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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Béatrice Roudet-Marçu
Paris : Jean-Claude Lattès, juin 2017
396 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-7096-5681-8
Coll. "Thrillers"
Cible ratée
Pour une fois, Alex Cross est dans la déroute : sa famille est désormais la proie du diabolique Thierry Mulch, laissant un Cross désemparé. Qui est ce Mulch ? Comment en est-on arrivé là ? Tout a commencé normalement, seize jours plus tôt avec l'une des affaires habituelles de Cross. Quelqu'un s'est introduit dans un salon de massage d'un type particulier pour massacrer les clients, dont Peter Francones, un ancien sportif encore célèbre. Parallèlement, Bree enquête sur un enfant enlevé en plein jour dans une école primaire. Tout ceci pendant que Thierry Mulch est en ville pour une série de conférences : sous son pseudo de Marcus Sunday, il est l'auteur d'un essai où il expose sa théorie du "criminel parfait". Alors que l'enquête d'Alex Cross s'oriente vers les fréquentations de Francone, Mulch lui envoie une lettre railleuse où il souligne les similarités du meurtre avec une autre tuerie, également commise dans un salon de massage, des années plus tôt... en même temps qu'un enfant était enlevé ! Les deux affaires, le massacre et l'enlèvement, n'en feraient-elles qu'une ? Ava, la jeune fugueuse que Cross a pris sous son aile, refait son apparition, elle aussi accusée de meurtre par un SDF. Pendant qu'Alex s'approche du tueur/ravisseur, Mulch, lui, prépare le piège qui va se refermer sur la famille Cross...
Vingt et unième (!) roman de la série des "Alex Cross", cet épisode a fait couler beaucoup d'encre. Ça commençait pourtant pas mal avec plusieurs enquêtes se rejoignant, qui dévoilait un tueur en série aux motivations certes bateau, mais qu'importe : le tout s'adresse majoritairement à un public qui a découvert le polar avec Les Experts... Ça explique donc que l'on retrouve les habituelles invraisemblance (on pourrait croire qu'on entrerait pas comme dans un moulin dans la demeure d'un policier aux nombreux ennemis mortels, qu'il aurait au moins installé une caméra de sécurité), mais on a l'habitude. Non, le problème, c'est qu'après une certaine montée en puissance, le roman... s'arrête, comme ça, comme si on avait inutilement tronçonné en deux le récit, sans que rien, ni dans l'édition originale, ni dans la française, ne le signale. Le pire, c'est que James Patterson tente de se justifier dans une postface pitoyable indiquant qu'il s'agit d'un choix artistique (ben voyons...), ce qu'il démolit aussitôt en enjoignant le lecteur d'acheter le prochain épisode ! On pourrait croire que lorsque l'on s'appelle James Patterson, on serait au-delà de ce genre d'arnaque. Bien des lecteurs l'ont eu saumâtre sachant qu'il leur faudrait attendre deux ans pour avoir la résolution ! Vu l'inexplicable retard de publication, on espère que Jean-Claude Lattès s'empressera de publier la suite. S'il y en a qui ne peuvent attendre (et comme chacun le sait, les lecteurs de k-libre sont toujours mieux informés que les autres), elle est disponible en VO depuis 2015 sous le titre Hope To Die. Et rassurez-vous, cinq (!) "Alex Cross" sont parus depuis, dont deux dans la série "Bookshots", qui vise à attirer un nouveau public en proposant des romans de cent cinquante pages en poche, histoire d'accentuer la ressemblance avec des épisodes de série télévisée. On va voir si les éditeurs français vont jouer le jeu et sous quelle forme, même si on ne retient pas vraiment son souffle...
Citation
Il y a cinq ans, j'ai entrepris de découvrir le criminel parfait. À ma connaissance, on ne l'avait encore jamais étudié. Cela tombe sous le sens puisque, étant parfait, il n'allait pas se faire prendre. Évident, non ?