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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Arnaud Baignot
Paris : Denoël, mai 2017
330 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-207-12986-9
Coll. "Sueurs froides"
Un triste amas de petites secrets
Vivien est une jeune femme moderne, ordinaire, parfois un peu stressée, mais après tout qui ne l'est pas dans notre univers impitoyable ? Elle a tout pour réussir : un enfant adorable, un mari riche qui l'adore... et elle est très belle. Aussi, lorsque l'on découvre son corps dans un canal anglais, l'on ne peut que se poser des questions, surtout quand tout semble indiquer qu'il s'agit d'un suicide. Mais plus l'enquête s'avance, plus les pistes se dédoublent et plus l'auteur, Luana Lewis, joue de différentes périodes temporelles, remonte aux sources des problèmes, évoque le passé de son héroïne tragiquement disparue et de sa famille. Le récit oscille donc entre de nombreuses dates, présente divers personnages qui ont un rôle à jouer dans la vie de Vivien. Peu à peu se dévoile le portrait complexe du personnage central, mort dès le début du roman, et dont on va voir miroiter les différentes facettes, chaque chapitre déplaçant le point de vue, coupant les certitudes. Il faut apprécier ce genre de romans, très axé sur la psychologie, sur les problèmes psychiatriques, sur les déviations mentales, pour en percevoir tout le sel. Au départ, tout semble limpide, puis on s'aperçoit que Vivien est une manipulatrice, qu'elle a volé son mari à sa meilleur amie parce qu'elle voulait la sécurité que lui apporterait son argent, qu'elle a développé ses obsessions à un point tel que son fils les a assimilées, et que finalement, pour de nombreuses raisons, un nombre important de gens auraient voulu sa mort... Chaque déplacement en arrière est une occasion de montrer la naissance d'une névrose ou l'explication d'un comportement à propos de Vivien. Chaque éclairage est une façon de faire glisser le projecteur sur une autre facette et donc sur un autre assassin potentiel. Conçu comme une machine de guerre qui fait chavirer les pensées du lecteur, Obsessions en oublie parfois qu'il n'est pas qu'un rouage mental, mais qu'il est possible aussi d'y installer de l'émotion, de l'empathie. L'auteur a l'air de s'en rendre compte en ajoutant le personnage de la mère et d'un vieux policier qui essaie de l'aider pensant que cela fera aussi disparaître les fantômes de sa propre vie. Obsessions est un beau piège mental, un peu froid et au final surprenant, qui plaira aux lecteurs cérébraux.
Citation
Il se demandait si quelqu'un d'autre pouvait avoir découvert leur secret et tenté de faire chanter Vivien. Cela se résumait souvent à une simple histoire d'argent.