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Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Claire-Marie Clévy
Arles : Actes Sud, mai 2017
360 p. ; 24 x 15 cm
ISBN 978-2-330-07826-3
Coll. "Actes Noirs"
Un nœud de vipères
Elizabeth, jeune étudiante en thèse et qui donne ses premiers cours, pourrait être en droit de penser que la vie de famille n'est jamais simple. Elle essaie de construire son couple et regarde de loin sa mère, veuve, se débrouiller avec son frère autiste. Lorsque sa mère meurt, qu'elle a été assassinée, et que certains disent que le frère avait des crises de violence, elle se tourne vers leur oncle qui ne sait que faire. Tout se complique avec des informations troublantes : pourquoi une inconnue se renseigne-t-elle pour savoir si elle est sur le testament familial ? Quel est cet homme qui se présente comme le premier mari de sa mère ? Où a disparu une autre Elizabeth, des années plus tôt, première fille de sa mère dont on ne parlait jamais ? À qui la mère a-t-elle donné plus de dix mille dollars avant sa mort ? Alors que la jeune femme tente d'en savoir plus, de percer les secrets de la famille, son frère se retrouve en asile psychiatrique où l'on cherche à savoir s'il avait tout son discernement au moment de tuer sa mère... Car il a avoué ! Et pourquoi est-il stressé après qu'une visiteuse inconnue se soit glissée dans sa chambre ?
Construit de manière intelligente, Ne reviens jamais dévoile peu à peu les parts d'ombre d'une famille. Dosés avec soin, les rebondissements permettent de créer un suspense prenant, une envie de tourner les pages pour en apprendre davantage. Même concentré sur des secrets familiaux, le roman n'est pas pleurnichard et David Belle réussit la gageure de nous épargner un pathos dégoulinant. Ses personnages sont présentés dans leurs complexités, dans leurs difficultés à expliquer et à vivre. Les relations entre la jeune femme et son frère, son oncle, son petit copain, sont dressés avec délicatesse et le tout emporte la conviction. Servi par un style classique, qui colle au plus près des personnages, avec quelques rôles qui servent de repoussoir, dont un policier particulièrement obtus, le roman n'hésite pas lorsque la situation s'éclaire à créer de nouvelles zones d'ombre logiques pour maintenir la tension et en faire une lecture intéressante.
Citation
Ma vie était minable. Elle l'est encore. C'est vrai. J'espère juste que tu ne découvriras jamais à quel point une vie peut mal tourner, Elizabeth.