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Tout ce qui meurt me touche
Grand format
Inédit
Tout public
Cinémassacre
Retour de Martin Mesnil, intérimaire par choix pour pouvoir s'occuper à loisir de ses enfants et fauché chronique. Pourtant, sa nouvelle mission proposée avec enthousiasme par Anne-Cécile, son vibrionnant contact à l'agence d'intérim, semble intéressante : Martin se voit attaché au cinéaste Gilles Shorter, qui tient à fêter son anniversaire à Bayeux, loin des fastes germanopratins. Ce qui ne l'empêche pas de voir défiler l'habituelle clique de sycophantes et autres lèches-bottes mondains, dont Milena, touchante mais véritable psychotique qui, il le découvre vite, est une menace pour ses propres enfants... Vite lassé de ce cirque, Martin sympathise avec Valentine, la baby-sitter... sauf que celle-ci est retrouvée morte, apparemment victime d'une overdose. Heureusement, Martin peut compter sur William, son ami policier, qui lui révèle que Valentine a peut-être été assassinée. Les passions vont s'exacerber lors du grand raout d'anniversaire de Gilles Shorter. Valentine aurait-elle découvert une vérité pas très bonne à dire ? Qu'est-ce qui se cache sous le vernis de la bonne société ? Quel rapport avec cette jeune femme soumise au plus odieux des trafics ?
Tout ce qui meurt me touche est le deuxième volet mettant en scène Martin Mesnil, mais aussi le premier roman pour sa cocréatrice après Une manche perdue de Jean-Noël Levavasseur, auteur bien connu de nos services... puisque également chroniqueur émérite de k-libre ! On pourrait en conclure que ce bon vieux Gabriel Lecouvreur donne des idées à certains, mais pourquoi pas ? Un bon principe ne peut qu'être partagé d'autant qu'il y a là bien assez d'éléments pour nourrir une structure de saga. Et en notre ère de précarité à tous les étages (sauf les supérieurs), un intérimaire est tout aussi d'actualité que l'était le Poulpe dans les années 1990. En fait, l'auteure dupe intelligemment le lecteur : de par sa construction, l'ensemble donne à penser que l'on a affaire à un roman à énigme. Les protagonistes sont posés, un grand événement est annoncé, on pourrait croire que l'on déboucherait sur un meurtre commis pendant ledit événement suivi d'une enquête en vase clos... sauf que le dénouement est bien moins simple, plus moderne, et rappelle même un film coup-de-poing qui défraya la chronique (malheureusement, dire lequel serait déflorer !). Par contre, on se doit de souligner l'ingrédient qui rehausse le tout : les personnages. Bon, d'accord, les auteurs font souvent semblant d'en mettre pour vendre leurs bouquins, mais là, on y croit du début à la fin, même avec les personnages qui, autrement, seraient cliché. Le roman en prend un côté humaniste qui tranche agréablement avec le cynisme du thriller industriel, et à cent soixante-treize pages, Marion Chemin n'étire pas son propos. On pourra regretter quelques coquilles qui sont le lot des petits éditeurs, mais pas la qualité de fabrication de l'objet livre, doté en sus d'une très jolie couverture. Comme le tout est loin d'être vendu au tarif premium, vous savez ce qu'il vous reste à faire...
Citation
Gilbert Mesnil refusait de voir qu'il était un écrivain raté. C'étaient les maisons d'édition qui rataient leur chance de l'éditer. La différence était de taille.