La Femme de l'ombre

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jeudi 21 novembre

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Roman - Espionnage

La Femme de l'ombre

Social - Disparition - Guerre MAJ mardi 17 octobre 2017

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Arnaldur Indridason
Petsamo - 2016
Traduit de l'islandais par Éric Boury
Paris : Métailié, octobre 2017
330 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 979-10-226-0721-6
Coll. "Noir - Bibliothèque nordique"

Combat d'Islandais dans un tunnel par une nuit sans lune

1940. Osvaldur, étudiant en médecine islandais bloqué à Copenhague, qui a entamé une activité de Résistance, doit rejoindre sa fiancée (on ne saura qu'à cinq pages de la fin qu'elle s'appelle Karolina), infirmière, à Petsamo (au nord de la Finlande et donc en traversant la Suède) pour y prendre le bateau qui doit rapatrier les Islandais d'Europe dans leur pays. Mais elle l'y attend en vain. On apprendra par la suite que, soupçonné d'activités antinazies et dénoncé par un "ami", il a été arrêté et envoyé à Dachau, où il est mort. Et aussi, qu'avant de connaître Osvaldur, la jeune femme a eu une aventure avec un autre étudiant en médecine, Manfred. Ajoutons qu'Ingimar, ami d'Osvaldur tombe à la mer avant de pouvoir parler à celle-ci de Vilmundur, l'oncle de Manfred.
Puis intervient un saut dans le temps et dans l'espace : printemps 1943, dans une Islande occupée (à titre préventif, vu l'importance stratégique du pays) par les Alliés, se produisent des événements dramatiques : un soldat anonyme (et mystérieux, car nul n'a disparu de son unité), qui venait d'avoir un rapport homosexuel, est agressé et tué par un inconnu, une jeune femme plus ou moins SDF disparaît et le corps d'un homme est rejeté par la mer (mais ce suicide n'est-il pas un meurtre déguisé, car on trouve une substance anesthésiante dans son liquide céphalo-rachidien ?). Cela fait beaucoup d'inconnus !!! Flovent et Thorson (les enquêteurs du tome précédent, auquel il est fait de discrètes allusions) vont avoir du travail pour démêler tout ça. Le récit, lui, fait alterner les deux temps de l'intrigue et, comme il ne bénéficie d'aucun repère chronologique, le lecteur perd très vite pied, d'autant que surgit soudain une certaine Agneta, infirmière comme l'autre femme, et mariée à... Manfred lequel est dragué par l'anonyme pour savoir s'il a des sympathies pro-nazies et si c'est lui qui a dénoncé Oswaldur ! Ajoutons encore un officier américain envoyé en Islande en "punition" pour des viols dont il s'est rendu coupable, un patron de bistrot assez louche, et l'agression et enlèvement de Thorson par des hommes parlant anglais. Sans compter Jenni et Elly, deux prostitués (de sexe différent) et Klemensina, leur entremetteuse. Finalement le livre tourne au roman d'espionnage à grosses ficelles (un espion de haut vol qui se laisse berner par une petite infirmière, ce n'est pas le sommet de la crédibilité !) mâtiné d'un drame de la jalousie et d'un meurtre sadique pour relier tous ces fils. C'est beaucoup pour un seul livre et bien compliqué. On se demande longtemps si Agneta et la "jeune fille" ne pas font qu'une (et même s'il n'y a pas deux Manfred !). Arnaldur Indridason nous avait habitués à mieux que ce méli-mélo sur fond de prostitution (masculine et féminine), d'homosexualité et de marché noir. Et cacher l'identité d'un des personnages principaux est un truc de débutant. S'il a eu raison de prendre ses distances avec Erlendur pour lever le voile sur un pan fort peu connu de l'histoire mondiale, il aurait pu le faire d'une façon un peu plus éloignée des "brumes du Nord".

Citation

On est désormais sûrs de deux choses, résuma Kristmann. Premièrement, Manfred est responsable de la mort d'Ingimar, deuxièmement il a dénoncé Osvaldur et Christian.

Rédacteur: Philippe Bouquet mardi 17 octobre 2017
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