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Inédit
Tout public
Tout est (trop) en ordre
L'action se déroule en Suisse sur une vingtaine d'années et décrit les rouages souterrains du commerce des matières premières, des sociétés-écran et de la corruption des hauts fonctionnaires qui détournent des sommes astronomiques pour leur propre profit. Émilie Rossetti, ancienne procureure, continue la lutte engagée par son acolyte disparu contre ce système défaillant et intouchable à la fois. Une quête de justice et de vengeance. L'auteur nous entraîne alors dans les bas-fonds de Lausanne afin de casser l'image proprette de la capitale vaudoise.
Dernier volet d'une trilogie économico-policière, L'Ordre des choses, s'il parachève les intrigues développées dans les deux premiers romans, peut également se lire de manière indépendante. Mais nous tenons-là le point faible de l'œuvre. Tandis que les fidèles de la trilogie retrouvent les personnages précédemment développés, les novices peuvent être quelque peu frustrés du manque de caractérisation des protagonistes et du peu d'informations sur leur passé : un numéro d'équilibriste pas toujours réussi pour l'auteur qui ne doit pas ennuyer le lecteur de la série en répétitions lourdes, sans pour autant laisser les autres sur la touche. De fait, la protagoniste principale n'inspire ni sympathie ni antipathie, et les "méchants" ne sont pas vraiment méchants (leurs intentions et leurs actions sont mauvaises, certes, mais rien de bien impressionnant malgré tout). Au final ce sont les personnages secondaires qui sont les plus intéressants et dont la complexité, justement dosée, fait avancer et tenir le récit. À vouloir trop humaniser les "monstres" et doter les "héros" de failles, l'on peut vite sombrer dans les eaux troubles du "ni trop, ni pas assez" et perdre le lecteur par manque d'intérêt et d'identification aux personnages.
L'Ordre des choses reste un bon polar, bien ficelé, à la thématique intéressante, et qui prend sans doute toute son ampleur lorsqu'il est pris dans la continuité des Ombres du métis et du Nom du père.
Citation
Le soleil a déjà émergé, l'aube est claire, crue, et le sommet de la cathédrale, en face, s'illumine sous ses rayons. Le ciel oscille entre le bleu et le blanc et Rossetti s'en fout.