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Kaboul Express
Grand format
Inédit
Tout public
336 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-221-19918-3
Coll. "La Bête noire"
Un plan si bien préparé
Le Kaboul Express c'est le surnom que les terroristes islamiques ont donné à leur réseau de transport secret pour passer ce qu'ils souhaitent vers les pays occidentaux. Or ce réseau semble s'activer depuis quelques semaines et cela n'est pas bon signe. Lorsque le qomaandaan Kandar, chef de la Crim de Kaboul, découvre au cours d'une enquête de routine un vieux document surchargé de calculs étranges, il le transmet à son amie, la commissaire de la DGSI, Nicole Laguna. Celle-ci le montre à ses connaissances qui lui expliquent qu'il s'agit de calculs théoriques très précis et que cela signale le plus grand attentat à l'explosif qui pourrait être commis sur le sol français. Tout le monde se met en branle pour en savoir plus, même si Nicole Laguna a fort à faire avec la police des polices qui lui cherche des poux dans la tête.
La suite du roman de Cédric Bannel est une enquête classique, dans le lignée du Petit poucet ou du principe marabout-bout-d'ficelle : les traces d'un personnage mènent à un autre suspect qui doit parler pour aller vers l'échelon suivant afin de découvrir quelle menace réelle se cache derrière tout cela. En parallèle, nous suivons les futurs auteurs des attentats et leurs déplacements pour venir accomplir leur tâche. Kaboul Express est donc l'occasion de montrer d'un côté les préparatifs d'un très grand savant qui a préparé son coup avec minutie, anticipant un grand nombre de péripéties possibles (on en vient presqu'à regretter que son plan diabolique ne fonctionne pas) et, de l'autre, les tentatives des polices afghanes et françaises pour trouver une solution. Mais ce qui est surtout mis en avant, c'est que les deux camps obéissent à l'inquiétude nitzschéenne : "Quand on lutte contre des monstres, il faut prendre garde de ne pas devenir monstre soi-même. Si tu plonges longuement ton regard dans l'abîme, l'abîme finit par ancrer son regard en toi." Afin d'obtenir des réponses, les policiers n'hésitent pas à menacer, à torturer sauvagement, voire à régler leurs comptes eux-mêmes sans trop se soucier de la légalité. Pour ne pas trop faire pencher la balance en leur défaveur, Cédric Bannel insère des scènes où les terroristes et ceux qui les commanditent se livrent eux aussi à de biens tristes et sinistres occupations - violer des petites filles des minorités chrétiennes, torturer y compris leurs fidèles pour voir s'ils sont fiables, égorger sans le moindre remords : la liste noire est longue.
Même si le dénouement est très rapide, Cédric Bannel offre un roman sans temps mort, un récit tendu vers son but, une machine de lecture terriblement efficace.
Citation
On ne fait pas leur métier si on ne veut pas être confronté au mal : on prend acte de son existence, on le combat souvent, on le commet aussi, parfois.