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Inédit
Tout public
Traduit du suédois par Esther Sermage
Paris : Jean-Claude Lattès, mai 2017
368 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7096-4659-8
Coll. "Thrillers"
Un livre qui mérite (hélas) son titre
Ce livre fait suite au Garçon de l'ombre (dont il n'y avait que du mal à dire). Cette fois, nous sommes à Stockholm, en 2013, et nous retrouvons des connaissances pas toutes très respectables. D'abord le Finlandais Jorma Hedlund qui monte le braquage d'un transport de fonds avec Zoran, rangé des voitures depuis une dizaine d'années. Leur indic les a hélas dénoncés, la police les attend, l'affaire tourne mal et Zoran est tué. Puis c'est Danny Katz, juif, drogué et délinquant de longue date, maintenant patron d'une petite société, qui arrache le jeune rom Alexandru des griffes de la bande de jeunes qui le maltraite et a fait de lui son esclave. Il va se procurer de la drogue auprès du Chilien Ramón, son complice de longue date aussi. Il renonce à la consommer, va la lui rendre mais le trouve mort d'une overdose. Pourtant, il a le sentiment que ce décès n'est pas naturel. Et puis où est passée Jenny, sa copine ? Il prend contact avec Eva Westin, dont nous connaissons aussi le parcours chaotique mais qui est maintenant procureure à l'Office de lutte contre la criminalité économique, mais elle ne lui est d'aucun secours. La suite est une promenade sans intérêt au pays de la délinquance, avec accumulation de détails sordides, pendant laquelle Eva aura affaire à une hiérarchie composée de ripoux particulièrement vils. Quelle originalité ! Et tout le reste est à l'avenant. Au total : des morts à en perdre le compte, du sadisme sexuel en veux-tu en voilà, des quantités prodigieuses de drogue, etc. Le plus intéressant là-dedans (les détails sur les rites juifs) n'est hélas pas à sa place dans un tel livre et devient très vite lassant d'encyclopédisme. Pour dénoncer efficacement l'antisémitisme des néonazis suédois (et autres), d'autres moyens, beaucoup plus sobres, seraient plus indiqués.
Il est question d'un tunnel, dans le titre (l'original étant en fait : Les Porcs !) et dans le livre. Ne vous y engagez surtout pas, il est d'un ennui... mortel ! Carl-Johan Vallgren tient à rivaliser avec Jens Lapidus pour le titre de plus mauvais auteur de polar nordique. Il y a déjà d'excellents candidats, mais le titre n'est pas encore décerné. Alors, la surenchère continue.
Citation
Le corps assis à califourchon sur lui se détendit. L'aiguille avait traversé son œil.