Sans lendemain

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jeudi 21 novembre

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Roman - Noir

Sans lendemain

Religieux - Road Movie - Assassinat - Artistique MAJ lundi 12 février 2018

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 19,9 €

Jake Hinkson
No Tomorrow - 2015
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sophie Aslanides
Paris : Gallmeister, février 2017
224 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-35178-132-6
Coll. "Neo Noire"

Amberly fait son cinéma

Jake Hinkson nous propose un roman hommage à ceux des années 1940, qui est à mi-chemin entre La Nuit du chasseur pour l'atmosphère angoissante suscitée par un pasteur fou et violent, et Le Facteur sonne toujours deux fois car la passion mènera l'une des protagonistes au crime. Sans lendemain est une suite d'événements imbriqués les uns dans les autres et qui ne peut que trouver sa fin vertigineuse dans la mort assumée.
En 1947, William "Billie" Dixon est une jeune femme (elle explique dans l'ouvrage pourquoi elle est affublée d'un prénom masculin, et la raison prêterait à sourire si elle n'était éminemment triste et un reflet sordide de la société) débarquée à Los Angeles, et qui travaille pour PRC, une obscure maison de production de mauvais films de série B. Son métier c'est d'arpenter les routes de la campagne profonde de l'Arkansas et d'alimenter en bobines de film les cinémas des petites villes où sévissent bigots et péquenauds. Au pied des Ozarks, dans la bourgade de Stock's Settlement, se trouve le cinéma Eureka et son climatiseur en panne. Mais le problème n'est pas cet ennui technique. Le problème c'est Obadiah Henshaw, un vétéran de la guerre du Pacifique qui y a perdu la vue et gagné la foi. Alors, il est en croisière contre l'immoralité du cinéma et, dans cette ville où la piété est érigée en sainteté, sa parole fait... foi ! Le début des ennuis de Billie Dixon c'est quand elle propose d'aller le rencontrer et de l'intéresser aux bénéfices du cinéma. C'est surtout quand elle croise la silhouette d'Amberly, la femme du pasteur, belle plante emprisonnée dans le presbytère. Car Billie n'a pas seulement un prénom de garçon, elle a des mœurs pour l'époque licencieuses, elle est en effet lesbienne, et c'est le coup de foudre réciproque. Et quand la foudre s'abat sur un presbytère et qu'elle menace de faire voler en éclats la quiétude d'une bourgade où tout le monde épie tout le monde, surtout les étrangers, le cataclysme n'est pas loin. La suite du roman n'est qu'une longue descente aux enfers qui amènera Billie dans un couloir de la mort après des péripéties meurtrières romanesques et épiques. Ce roman de Jake Hickson est une épopée au pas très long cours, un road movie sur fond de passion et de lâchetés, d'égoïsme et de déraison, de crime et de sexe, de sentiments refoulés et d'autres exaltés. Le tout avec une narration passéiste voulue et une galerie de personnages fouillés et particulièrement bien déployés car outre Billie Dixon, Obadiah Henshaw et Amberly Henshaw, il y a les trois frères Pickett, qui détiennent les rouages judiciaires de Stock's Settlement, et l'étrange couple formé par un frère simplet et sa sœur (Eustace et Lucy Harington), partis à la poursuite de Billie, en qualité de shérif et de secrétaire administrative. C'est doux-amer et surtout ça ferait un bon vieux film noir, pas ceux avec Buster Crabbe ou Bob Steele, mais avec Cary Grant et Ingrid Bergman, ceux qu'adorent Claude Jeter, le gérant de L'Eureka, et son coq Franklin Roostervelt !

Citation

Rien. Rien du tout. C'est une simple succession d'événements. Vous êtes arrivée en ville et vous avez rencontré les Henshaw. Ensuite vous avez quitté la ville. Ensuite vous êtes revenue. Ensuite j'ai vu Amberly avec des hématomes. Ensuite vous avez tué son mari avec une voiture.

Rédacteur: Julien Védrenne mardi 12 décembre 2017
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