Contenu
Poche
Inédit
Tout public
280 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-35068-353-9
Coll. "Du noir au Sud"
Autant en emporte le vin
C'est une bien sale affaire pour le lieutenant Yann Loubières, présenté dans Nous n'irons plus au bois : un viticulteur nommé Albert Capdevielle est retrouvé mort, le crâne défoncé. Voilà qui le change de sa traque de ferrailleurs piquant des câbles électriques dans la région de Pau. Or il apparaît vite, qu'à part quelques querelles de voisinage, personne n'avait rien à reprocher au défunt, du moins pas assez pour justifier un meurtre. Mais il y a plus grave : plusieurs jeunes fêtards décèdent brutalement dans la région. La cause est toujours la même : overdose de cocaïne. Et pourtant pas un seul n'était toxicomane, et il ne circulait pas de drogues dans leur cercle, ce que confirme le milieu des toxicos locaux. Par contre, tous avaient bu du vin, plus précisément du jurançon local... Alors que la psychose s'installe, Loubières et ses hommes sont sous pression. Et si des petits malins bien outillés avaient décidé de faire passer leur drogue dans des bouteilles de vin, qui se seraient retrouvées dans d'autres mains que leurs destinataires ? Mais quel rapport avec la mort d'un viticulteur ? Et si la première victime était un routier polonais mort dans un terrible accident de la route ?
Après les roboratifs romans de Philippe Bouin (sans compter ceux du duo Jean-Pierre Alaux-Noël Balen), on finira par croire qu'après les polars du Sud, du Nord et du milieu, le polar œnologique va devenir la nouvelle tocade ! Pourtant, ce deuxième roman ne se déroule pas uniquement dans le milieu des viticulteurs. À travers un point de départ plutôt malin, l'auteur décrit également sans complaisance ni misérabilisme l'enfer de la drogue, dont il a une certaine connaissance (en tant qu'éducateur plus que pratiquant, du moins on l'espère !). Pas de psychologie inutile, le tout étant mené à cent à l'heure, ni de pseudo-béhaviourisme de série téloche comme les innombrables ersatz de James Patterson, mais un style dégraissé rappelant le trop rare Colin Thibert, et une véritable faconde d'auteur populaire qui ferait de lui une bonne recrue pour une aventure d'un certain Gabriel Lecouvreur... Encore du bon travail pour l'un de ces éditeurs "régionaux" (mais pas régionaliste) qui tracent leur chemin loin des salons parisiano-parisiens. Philippe Lescarret est une bonne découverte !
Citation
La fille Capdevielle me précéda dans le salon. Juste à côté, une télé en sourdine diffusait les informations locales. C'est une habitude que j'ai souvent remarqué, dans les maisons frappées par un deuil, de laisser un appareil allumé en permanence. Cette présence dérisoire meublait une partie du silence.