Le Cri du corps mourant

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Roman - Thriller

Le Cri du corps mourant

Pastiche - Enlèvement MAJ mardi 19 décembre 2017

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 17,5 €

Marcel Audiard
Paris : Le Cherche midi, février 2017
390 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-7491-5414-5
Coll. "Thriller"

Elle mange pas mais elle enquête...

Le romancier Marcel Audiard appartient à la famille d'un autre Audiard, Michel, célèbre pour ses dialogues truculents de films, même si ces dernières années, quelques polémiques ont entaché la stature du personnage public. En tout cas, le descendant sait d'où il vient et il utilise quelques phrasés et figures stylistiques qui auraient pu appartenir au grand-père, notamment les apartés vengeurs et les aphorismes cyniques et drôles, avec un petit côté vieille France un brin populaire, que l'on pourra trouver désuet, charmant ou exaspérant.
Pour l'histoire, c'est un roman assez étrange qui propose une intrigue un peu spéciale. Un groupe de truands s'est reconverti dans l'enlèvement de personnes et garde ses victimes dans une clinique désaffectée. L'un des responsables du gang est amoureux platonique d'un alcoolo qu'il a pris sous son aile. Ce dernier a dû divorcer, justement, pour cause de saoulographies répétées. Alors pourquoi ne pas kidnapper son propre fils et ainsi récupérer de l'argent sur la pension alimentaire qu'il verse épisodiquement ? Le môme est enlevé, tente de s'enfuir (une scène très enlevée, très Raymond Queneau version Zazie dans le métro), mais est coincé de nouveau. La mère est aux cent coups mais la police semble molassonne. Du coup, c'est la grande sœur, anorexique devant l'éternel, qui décide de mener son enquête, à la façon "Club des 5", avec ses amis du collège. Tout ce petit monde se balade, traverse Paris, s'inquiète, discute de toute et de rien, ce qui permet des remarques acidulées sur l'éducation, la politique et autres dictons audiardesques où chacun essayera de faire son miel.
Il y aura bien une résolution, désespérée mais racontée de manière badine, qui prouve jusqu'au final que les chiens ne font pas des chats et que le petit-fils a dû beaucoup chahuter sur les genoux de son grand-père. L'ensemble a donc un charme un peu intemporel (ne serait-ce que pour le délicieusement archaïque "surgé"...) comme de lire ou voir le croisement étrange entre une intrigue légère, un décalque de séries pour adolescents et truands à l'ancienne, un peu perdus et décalés, entre l'hommage et la parodie fine, avec des clins d'œil qui commencent dès les premières lignes avec le nom de famille du kidnappé : encore un Volponi qui va s'éclater façon puzzle dans Paris !

Citation

Vingt-cinq ans plus tard, Ruby avait finalement massacré davantage d'humains que de partitions. La faute à des pognes surtout faites pour serrer des cous. Bien trop violentes, même pour du Rachmaninov.

Rédacteur: Julien Védrenne mardi 19 décembre 2017
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