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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Ève Vila
Paris : HarperCollins France, 0000
608 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 979-10-339-0188-4
Coll. "HarperCollins Noir"
Secrets trop bien enfouis
Il y a trente ans, deux hommes se sont introduits dans la maison d'un avocat et ont tué la maîtresse des lieux. Les deux filles s'en sont sorties, avec difficulté, mais avec des séquelles physiques et psychologiques qu'elles tentent de masquer. L'une vit dans une grande ville, quasi aveugle, et est devenue une avocate d'affaires importante. L'autre est resté dans la ville familiale et est devenue elle aussi avocate, mais pas d'affaires. De nos jours, cette deuxième fille est séparée de son compagnon, et elle vient de succomber à un amant. Alors qu'elle tente de le retrouver pour lui dire que tout est fini, elle se retrouve coincée au milieu d'une fusillade que n'aurait pas envié Columbine. Elle est cependant surprise car la coupable arrêtée, et qui avoue, apparaît plus comme une victime que comme un criminelle de masse. Elle appelle à la rescousse son père, vieil avocat humaniste qui, alors que le procès approche, fait une crise cardiaque. L'autre sœur, lointaine, est donc logiquement appelée en renfort...
Le récit va donc alterner une enquête récente autour de cette fusillade, une enquête qui va réveiller une vieille querelle entre les amis de l'ordre prêts à tout, y compris la peine de mort par anticipation, y compris en chassant les avocats qui défendent trop bien les criminels, et de l'autre les derniers "humanistes" ceux qui pensent qu'il faut défendre coûte que coûte les inculpés. L'autre enquête, relancée par flashbacks, va tenter de remonter le fil de la vérité concernant l'attaque primitive, et décrire ce qui s'est réellement passée, dévoiler les fils de ce passé qui continue de contaminer et d'envenimer le présent. Les chapitres finaux montreront bien que Karin Slaughter a construit de manière sérieuse son intrigue, et que tout a été conçu pour ce final, avec les retournements nécessaires pour surprendre le lecteur. Même si quelques surprises sont ainsi révélées, que les personnages sont bien dessinés, le roman est dans son ensemble assez prévisible, comme formaté, avec la dose nécessaire d'émotions contenues (le rapport à la mère morte par exemple) et, surtout, le récit aurait sans doute gagné à être resserré car, à trop détailler et multiplier les dialogues, on perd un peu de force. Malgré ces petits points critiques, Karin Slaughter maîtrise parfaitement son artisanat et maintient une qualité d'ensemble qui situe Une fille d'ensemble une ou deux coudées au dessus du lot moyen des polars actuels.
Citation
Le tic-tac des secondes résonnait dans le crâne de la jeune fille. Elle se força à accélérer encore. Dans ses jambes, elle entendait les gémissements de ses ligaments tendus.