Contenu
Poche
Inédit
Tout public
218 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-37837-003-9
Du brut pour les brutes
Le narrateur de ce récit est un détective privé des plus classiques. Il est sans le sou ou peu s'en (sans) faut, prompt à la castagne et enivré par les filles et les spiritueux. Lorsque le roman débute, il sort d'une telle biture qu'il est devenu amnésique (ou alors il a pris un coup sur la tête, mais avec le mal de crâne qu'il a, il ne s'en rend pas forcément compte). En tout cas, il aimerait bien comprendre ce qui lui arrive. Le coup reçu ou les vapeurs d'alcool le troublent encore car certains éléments de son univers contemporain semblent ne plus correspondre aux souvenirs qu'il en gardait. Et ce n'est que le début. Il y a du Léo Malet ou du Frédéric Dard à leurs débuts dans ces aventures de Stan Kurtz - il s'agit ici du deuxième épisode et vu la chute finale il devrait y en avoir d'autres. L'intrigue a volé en éclats et a du mal à démarrer mais moins que le moteur interne du héros. Il faut bien reconnaître que commencer avec un personnage bourré, amnésique et enfermé dans une geôle inconnue, cela n'aide pas à démarrer sur les chapeaux de roue, surtout lorsque le seul indice dont on dispose, c'est celui de rêvasser au pied d'un palmier. Au fil de l'histoire, un peu alambiquée, ou tombée dans l'alambic, c'est selon, on retrouvera le père du personnage, ses deux copines, dont une policière qui a de la jugeote et deux forts beaux poumons, et un policier en embuscade pour arrêter un méchant dont on ne sait pas grand-chose avant les pages finales. Comme chez ses illustres prédécesseurs, le personnage parle à la première personne et manie l'humour cynique avec force et références audiardesques. Comme échappé d'une bulle temporelle, Nouvelle donne renoue avec un genre de textes que l'on croyait disparus : l'hommage parodique, la revisite des grands mythes du privé minable et fauché qui entre deux cuites, fait s'agiter ses petits neurones. C'est plaisant, mais - revers de la médaille - c'est surtout pour les amateurs d'un genre en perdition.
Citation
L'énorme cafard aux reflets de cuivre trottinait sur la dalle en ciment - ok c'est un début identique au paragraphe précédent, et en même temps je suis toujours en cabane et la bête se balade toujours, alors pourquoi ça changerait ?