La Seine est pleine de revolvers

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Roman - Noir

La Seine est pleine de revolvers

Social MAJ mardi 13 mars 2018

Note accordée au livre: 5 sur 5

Grand format
Réédition

Tout public

Prix: 18,99 €

Jean-Pierre Ferrière
Paris : French Pulp, septembre 2017
368 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 979-10-251-0294-7
Coll. "Polar"

Les noces roses

Marion, actrice qui n'a pas percé, partage la vie de Vincent, publicitaire. Un jour, par hasard, elle retrouve sa meilleure amie du collège, Fanny. Celle-ci est devenue traductrice dans l'édition et vit avec Édouard, un agent immobilier. Les deux femmes redeviennent inséparables et leurs maris respectifs ne tardent pas à les imiter. En apparence, les deux couples sont des mariages heureux. Ils sont installés et ont un train de vie plus que satisfaisant. Bien sûr, de mauvaises langues se laissent bien aller par-ci par-là (non, de l'autre côté) à commérer sur le quatuor, comme quoi ça s'échangerait un petit peu de temps en temps les partenaires, et des trucs du genre. Mais bon, les problèmes ne se situent pas vraiment à ce niveau. Surtout que les quatre amis n'ont que foutre du qu'en-dira-t-on. Non, ce qui fout un peu la merde c'est que Édouard et Fanny vivent avec Bruno, le jeune frère de Fanny, et que Édouard le supporte de moins en moins. Faut dire que Édouard manque de patience parce que ses nerfs sont très éprouvés par sa situation professionnelle. Bientôt, il devra mettre la clé sous la porte de l'agence, et son personnel au chômedu ! Heureusement, il peut compter sur son nouveau poteau pour la vie : Vincent. Celui-ci devrait hériter d'un beau paquet de fric à la mort (imminente) de son vieux père malade. Il monterait alors sa propre boîte et embaucherait Édouard. Tout cela contrarie un peu Marion, laquelle aurait aimé que son mari se souvienne qu'elle a un projet (que l'on qualifiera de culturel et convivial) pour lequel il ne lui manque que les fonds d'investissement. Et puis, Édouard, Bruno et Pauline (petite amie de Bruno) ont un accident de voiture. Édouard n'a rien. Pauline est gravement blessée. Bruno est mort. À partir de là, une toute autre sortie de route va s'opérer.
Jean-Pierre Ferrière, pour ceux qui ne le connaîtrait pas, est né en 1933 et a écrit près de quatre-vingts romans (dont quelques uns dans la mythique collection "Spécial-Police" des éditions Fleuve Noir), une quarantaine de pièces radiophoniques, et quelques adaptations, scénarios, dialogues pour la télé et le cinoche. Le cinéma, justement, on y pense en lisant La Seine est pleine de revolvers. On y pense pour trois raisons. La première c'est que l'auteur aime le cinéma et que ça se sent (quelques références franches ou sous-entendues). La deuxième c'est qu'il a une écriture cinématographique, c'est-à-dire à la fois très simple (j'ai pas dit "simpliste"), très précise, et visuelle (on n'a par exemple aucun mal à imaginer sur la réaction d'un personnage, que son visage pourrait être filmé en gros plan à ce moment-là si nous étions devant un film). Cela dit, qu'on ne se méprenne pas, le roman est écrit dans un style purement littéraire. La troisième raison c'est que j'aime le cinéma et que j'ai fantasmé sur une adaptation qu'un de mes cinéastes favoris aurait pu réaliser. Oui, personnellement, j'aurais adoré que Claude Chabrol porte cette histoire à l'écran car cette toile d'araignée qui se tisse au fil des pages et qui nous empêche (en tout cas qui m'a empêché) de poser ce livre avant d'en connaître l'issue (qui ne m'a d'ailleurs pas déçue) est absolument remarquable de maîtrise et d'efficacité. C'est formidablement bien écrit, je dirais même composé, tant les mots s'écoutent et s'écoulent en mélodie, avec un suspense et des rebondissements digne d'Agatha Christie. C'est dépaysant, ça fait du bien, on est dans une intrigue policière d'aujourd'hui, certes, mais qui penche plus du côté du divertissement que du côté réaliste. Enfin, j'ai lu un policier et non regardé un documentaire. Merci Monsieur Ferrière !

Citation

En imperméable et foulard sur la tête, elles enfourchèrent des bicyclettes et prirent le chemin de Villerville où, sans s'attarder, elles se partagèrent les achats. Marion s'occupa du poulet et des soles, et Fanny de la charcuterie, de la tarte normande et des fruits. De retour, elles constatèrent que les maris n'étaient pas rentrés. Elles s'essuyèrent le visage et ranimèrent le feu dans la cheminée du salon. Il fallait attendre... et faire les lits. Elles montèrent à l'étage.

Rédacteur: François Legay mardi 13 mars 2018
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