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Grand format
Inédit
Tout public
268 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-265-11776-1
Coll. "Fleuve noir. Thriller"
Pardonnez-nous nos enfances...
La vie de Mat est très tôt marquée par un drame : la mort de ses parents dans l'incendie de leur manoir breton alors qu'il n'a que six ans. Après une peine de prison, il décide de changer de vie, d'étouffer la violence qui brûle en lui, et de devenir propriétaire d'un dépôt-vente. Or le passé resurgit sous la forme d'un album de photos qui toutes le représentent, album qui aurait dû brûler avec le manoir de ses parents. Manoir dont une photo apparaît sur Internet dans un site voué à l'exploration urbaine... Et pourquoi des inconnus rôdent-ils autour du dépôt-vente pour finir par l'incendier ? Le passé de Mat est-il vraiment tel qu'il le croit ? Qui pourrait lui avoir inventé un passé, allant jusqu'à lui fabriquer une tombe à son nom parmi les enfants victimes d'un tragique accident d'autocar ? Qui, et surtout, pourquoi ? Voilà bien des questions !
C'est un beau parcours que celui d'Hervé Commère, depuis le très intéressant Deuxième homme – qui n'est pas en polar – jusqu'au fabuleux Imagine le reste et le presque aussi bon Ce qu'il nous faut c'est un mort. On ne peut absolument pas dire que l'auteur se repose sur ses lauriers : fini les saga chorales aux multiples personnages, place à un narrateur en quête de lui-même avec toujours ce sens du tragique typique cher à Hervé Commère. Quant à cette intrigue menée à cent à l'heure, un certain James Patterson ne l'eût point reniée si ce dernier avait les qualités littéraires du premier ! Sauf que loin de faire de la série télévisée prémâchée, Hervé Commère s'intéresse toujours à la vérité des êtres et à la façon dont un événement fondateur peut changer irréversiblement une ou plusieurs existences. Sauf que... dans ce roman relativement court à l'heure des obligatoires pavés usinés pour les têtes de gondole, Hervé Commère nous parait fouiller moins profondément ses personnages qu'à l'habitude, et il faut parfois s'accrocher pour suivre une intrigue relativement complexe. Comme quoi, lorsque l'on tutoie l'excellence, on rend son lecteur exigeant... Mais inutile de dire que ce roman, s'il n'atteint pas les sommets de Imagine le reste, est largement au-dessus du tout-venant.
Citation
Je crois qu'il ne reste rien. Cela signifie que nos vêtements, nos disques, nos tableaux, nos tapis, les affiches qui décoraient les murs, le fauteuil en rotin dans lequel elle lisait, et puis les bibelots, ce baromètre qu'elle m'avait offert, et nos livres, nos souvenirs à l'un et à l'autre, toutes les preuves de notre existence, tout cela a disparu. Nous sommes nus.