Contenu
Kiaï
Poche
Inédit
Tout public
224 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-84-886676-5
Coll. "Plumes noires"
Tuez les tous, Dieu
Marie et Gabrielle sont deux amies coincées dans un orphelinat qui y subissent des agressions régulières. Elles savent qu'un jour elles pourront se venger. Suite à un incendie, Marie se retrouve dans un hôpital psychiatrique où elle commence à noircir des petits cahiers tandis que Gabrielle parvient à fuir et rejoint un groupe religieux dirigé par un prêtre qui a décidé de faire d'elle une arme de combat contre les mécréants et les hérétiques. Il a fondé une formation paramilitaire qui doit anéantir les ennemis de la Foi avec un grand "F" (comme "fanatique"). La prochaine cible du groupe est un ancien curé qui a quitté l'Église et qui écrit des polars dans lesquels il fait profession d'un athéisme militant. Après l'avoir menacé, liquidé son chien et kidnappé sa sœur qu'il fait torturer en filmant les scènes, le prêtre fanatique décide de passer à l'action et envoie son commando pour tuer le défroqué. Mais ce dernier a un voisin qui est un ancien militaire et qui a des copains prêts à faire le coup de feu. La guerre s'engage entre les deux groupes...
Le roman est court et se divise en chapitres qui suivent les trois pistes possibles de l'intrigue : la vie de Gabrielle, celle de Marie et les périples des groupes des athées et des militaires. C'est donc une suite d'actions avec d'un côté la camaraderie et l'amitié, les discussions passionnées, et de l'autre une secte rétrécie, coincée entre la reconstitution de tortures médiévales où les bourreaux semblent éprouver des joies masochistes peu conformes à la Foi (de longs passages tout à la joie du bricolage en reconstruisant une vierge de fer) et se livrent à l'auto-flagellation, en dignes disciples du tueur du Da Vinci Code. Les trois premiers quarts du roman sont donc ainsi une sorte de série B., où les "gentils" sont gentils sans être du genre à tendre l'autre joue, mais ils se livrent à la chasse naturelle, dans une "tradition" écologiste des peuples primitifs. Les catholiques sont rétrécis dans une foi qui les a rendu secs comme des triques, emplis de ressentiments et de pensées malsaines, de pratiques perverses, s'appuyant sur des industriels financiers corrompus et des notables de droite pour tenter de redonner vraie vie à la France qui reste la France... Puis dans le dernier quart, l'histoire prend un tour totalement différent et étrange se dirigeant vers une fin qui est une autre forme de série B., mais que l'on croyait un peu dépassée. Kiaï entre ses invectives religieuses, ses description de scènes guerrières assez bien construites, et son intrigue un peu faible, le tout sur une écriture classique de bonne facture, oscille pour le lecteur entre des moments drôles, peut-être involontairement, et des instants moins captivants.
Citation
Le visage du brigadier blanchit encore un peu plus pour prendre une teinte cadavérique. Revel l'ignora et contourna le bâtiment sur la droite.