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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit du japonais par Jean-Baptiste Flamin
Paris : Presses de la Cité, mai 2018
750 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-258-13512-3
Nouveau virus, nouvelle race
Double intrigue géographiquement exotique avec ce roman : d'une part, nous allons nous trouver avec un mercenaire chargé de diriger une équipe de quatre soldats censés s'infiltrer au cœur de la guerre civile congolaise. Son but : se rendre au fin fond de la jungle pour y trouver un anthropologue et la tribu qu'il observe. Cette tribu serait hébergerait un virus pour l'instant cantonné à la zone restreinte de la tribu mais qui pourrait s'étendre à n'importe quel instant. Il faut donc décimer et éradiquer cette menace. Mais, bizarrement, il y a un objectif secondaire à la mission car dans la tribu doit se cacher un être bizarre, une nouvelle forme de vie. Malgré la difficulté, Yeager accepte de mener la mission car l'argent obtenu lui permettra de soigner son fils, atteint d'une maladie rare. D'autre part, au Japon, un jeune scientifique aimerait se reposer tranquillement après la mort de son père, mais ce dernier lui envoie post mortem des messages étranges qui s'assimilent à une chasse au trésor, en se méfiant de tout. Si, au début, il ne prend pas les choses très au sérieux, il découvre rapidement qu'il est surveillé et menacé par des gens qui le suivent et qu'il risque gros. Il décide alors d'accomplir le testament de son père, qui consiste en la création d'une nouvelle molécule qui pourrait sauver de nombreuses vies. En parallèle, il cherche à en savoir plus sur ce père mort...
Bien évidemment, comme nous nous sommes dans un thriller, les deux pistes vont se rejoindre à un moment donné, et le mystérieux virus africain a à voir avec le remède japonais, mais d'une manière qui sera plus étrange que la simple dénomination des deux termes le laisserait entendre. Le récit de Kazuaki Takano est alerte et prenant, et l'idée de départ, basée sur des hypothèses scientifiques intéressantes (au moins pour le néophyte que je suis), est racontée avec suffisamment de véracité pour que l'on imagine correct met les enjeux recouverts. L'alternance des chapitres, avec en plus une troisième donnée autour du Président des États-Unis et de l'un de ses conseillers pour savoir comment réagir face à cette menace biologique, est construite avec soin et pousse le lecteur, de manière convaincante, à ne pas arrêter sa lecture pour savoir comment cela finit (même si l'on se doute bien que les "gentils" vont gagner). Servi par un style classique, nerveux et efficace, ponctué de quelques scènes où la science est présentée, elle aussi, à la manière d'un thriller, par des révélations qui font rebondir l'action et par une description âpre et noir de l'Afrique centrale en proie aux violences extrêmes, Génocide(s) est un roman d'aventures sur fond scientifique des plus prenants.
Citation
Peut-être que l'être humain, du point de vue des êtres évolués, n'était doté que d'une intelligence dérisoire, pitoyable. Ou bien d'un esprit grossier, repoussant. Mais c'était là tout ce qu'il avait - des facultés affinées du mieux possible au cours de son évolution.