L'Aiguille dans la botte de foin

À voir la foule, il était évident que beaucoup de gens, moins proches du marquis, étaient venus aussi, attirés par le mystère qui planait au-dessus de cette mort et par la frénésie médiatique qui s'était emparée de la région. En quelques jours, les Vosges étaient devenues The place to be, le lieu où l'on se photographierait pour parader en bonne place sur Facebook ou Instagram.
Danielle Thiéry & Marc Welinski - La Bête des Vosges
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Noir

L'Aiguille dans la botte de foin

Politique MAJ jeudi 26 novembre 2009

Note accordée au livre: 5 sur 5

Poche
Inédit

Tout public

Prix: 8 €

Ernesto Mallo
La Aguja en el pajar - 2005
Traduit de l'espagnol (Argentine) par Olivier Hamilton
Paris : Rivages, août 2009
256 p. ; 17 x 11 cm
ISBN 978-2-7436-2000-4
Coll. "Noir", 745

Sous les bottes des généraux argentins

En 1970, la Dictature des généraux bat son plein en Argentine. Perro Lascano est un commissaire intègre qui a sur les bras un triple homicide. Des corps retrouvés un matin sur une route de traverse. Deux d'entre eux portent les marques de la junte militaire, mais le troisième non. Lascano va alors mener une enquête qui ne lui apportera que des soucis hormis une accalmie car une femme, sorte de fantôme issu de son passé, va surgir et l'accompagner jusqu'à sa mort.
L'Aiguille dans la botte de foin est un étonnant roman sur l'Argentine de 1970. Chacun de ses chapitres est vu d'un protagoniste. Et peut des fois rendre humaine la plus ignobles des bêtes. Il est surprenant de se prendre d'affection pour un couple qui ne peut avoir d'enfant et dont le mari, général, fait trucider une mère pour s'accaparer le petit. De s'immiscer dans l'esprit de la femme qui risque de sombrer dans la folie car elle voit dans le regard de l'enfant le poids de la culpabilité. De constater la pensée d'une Église qui explique que c'est charité chrétienne que d'adopter cet enfant car il est le fils de déviants et qu'il faut en prendre soin...
Ernesto Mallo observe. Il ne donne pas l'impression de juger. Il raconte des événements. L'on suit une enquête "traditionnelle", puis d'un coup une course contre la mort démarre. Car Lascano est un enquêteur de première, expérimenté et empathique, et qui sait qu'à trop s'intéresser, on intéresse. Le roman nous avait habitué dans un premier temps à cette chaleur langoureuse et argentine, il nous emmène dans un deuxième temps et en urgence à travers une ville où chaque recoin cache un tueur à la solde de l'armée qui se demande bien pourquoi se cacher, puis l'impunité existe.
Un roman très fort, qui adhère aux mains, qui transpire de poésie, ne laisse pas indifférent et que l'on a aucune chance d'oublier une fois fermé. Du noir très noir. On a une envie de crier "Maté".


On en parle : La Tête en noir n°141

Citation

Écoutez, Lascano, vous êtes quelqu'un de courageux, un flic perspicace. Mais j'ai l'impression qu'il y a des choses que vous ne saisissez pas. Comme quoi ? Peu importe, ce n'est pas le moment de vous donner des explications. Arrêter de faire chier avec ce putain de juif.

Rédacteur: Julien Védrenne vendredi 13 novembre 2009
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page