Les Diables de Cardona

Holmes s'avança pour serrer un des tentacules de la créature. Il s'inclina, murmurant un salut dans la langue gargouillante de la créature, puis continua en anglais. 'Gruvlax-Xenxa-Schmee, je suis ravi de vous recevoir à nouveau au 221B.'
Eric Brown - Simulacres martiens
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Policier

Les Diables de Cardona

Historique - Religieux - Complot MAJ mercredi 25 juillet 2018

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 23 €

Matthew Carr
The Devils in Cardona - 2016
Traduit de l'anglais par Claro
Paris : Sonatine, mai 2018
440 p. ; 22 x 15 cm
ISBN 978-2-35584-666-3

En mauvaise odeur de sainteté

À la fin du XVIe siècle, la royauté espagnole croit enfin dominer la péninsule ibérique : ses richesse provenant des possessions en Amérique assurent une stabilité importante, l'unité du pays est plus ou moins réalisée même si, comme en France, certaines régions ont des prérogatives usantes pour le pouvoir central. La menace musulmane semble être écartée et les Espagnols qui suivent encore cette religion sont mis de côté, surveillés et fortement incités à renier leur foi pour devenir de bons catholiques. Dans certaines régions cependant les mahométans font la sourde oreille et certains affaires se règlent aussi en accusant les gens de sorcellerie. Certains prêtres mis en place pour contrôler les populations abusent de leur pouvoir et des féodaux. Certains autres dans des régions retirées veulent gouverner à leur guise. Il faut ajouter aux portes du royaume, les Français qui sont prêts à s'allier aux forces musulmanes pour empêcher l'Espagne de devenir une trop grande puissance. Derrière tout ce chaos possible, se dresse la silhouette de l'inquisition qui entend convertir les âmes et les corps. C'est dans ce contexte trouble et troublé entre les différentes communautés et au sein du pouvoir, entre les différentes factions qui veulent leur part du gâteau, que le jeune Bernardo de Mendoza est envoyé par le roi dans le nord du pays, près de la frontière : la région de Cardona est gouvernée par une femme veuve, et son pouvoir est menacé par des voisins entreprenants. Lorsqu'un mystérieux Rédempteur, qui veut relancer la religion musulmane et extirper les catholiques, commence à tuer des prêtres, à piller la campagne et à violer les bonnes sœurs locales, cela fait désordre. Arrivé sur place avec son cousin, un ancien soldat qui est un espion et un enquêteur parfait, Mendoza découvre une situation encore plus confuse que prévu, et se doute bien que des complots se cachent derrière les complots, que le pouvoir local est chancelant et que beaucoup voudraient s'en emparer, y compris en fomentant des troubles. Mendoza va essayer de découvrir la vérité et de rétablir l'ordre, mais il se heurtera à de puissants intérêts et à des communautés repliées sur elles-mêmes et qui se détestent entre elles.
L'enquête n'est pas au cœur de l'intrigue de Matthew Carr. C'est avant tout un roman historique d'aventures. Pourvu de nombreux rebondissements et documenté sur la période, le récit avance dans la quête de la vérité. Même si le lecteur attentif voit rapidement qui peuvent être les gentils et les méchants de l'histoire, et se doute bien de qui se cache derrière les soi-disants fanatiques religieux qui veulent reconstruire une Espagne musulmane ou catholique pure. Les Diables de Cardona se révèle être une lecture historique passionnante, bien documentée et agréable pour qui aime les horreurs qui découlent des religions. Il offre en outre quelques pistes de réflexion sur les rapports avec les temps présents. Pour son premier roman, ce spécialiste anglais du terrorisme et de l'histoire des religions a bien réussi son coup.

Citation

La veille de l'exécution, le licenciado Bernardo de Mendoza rêva pendant la nuit du premier autodafé auquel il avait assisté. C'était le grand bûcher des luthériens, le 8 octobre 1559, et son oncle avait insisté pour l'emmener, bien qu'il n'eût alors que neuf ans, parce que le nouveau roi était présent et que c'était important, dit-il, pour l'enfant des conversos de savoir dès son plus jeune âge ce qui arrivait à ceux qui défiaient les lois de Dieu et de son Église.

Rédacteur: Laurent Greusard mercredi 25 juillet 2018
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page