Contenu
Poche
Réédition
Tout public
490 p. ; 18 x 11 cm
ISBN 978-2-8100-0821-6
Coll. "Toucan noir poche"
Narco c'est trop
L'ancien officier du renseignement nord-coréen Paik Dang-Soo n'est pas mort dans les galeries sous Manhattan en recherchant un monstrueux tueur en série. Il s'est réfugié à Ciudad Juarez, où il participe à des combats clandestins pour le compte de Torres, un caïd local. C'est là que le repère Luca Nero, envoyé des familles mafieuses que Paik a contribué à décapiter afin de nouer de nouveaux liens avec les narcotrafiquants locaux. Il y voit l'occasion rêvée de se faire bien voir de ses supérieurs. Il y a aussi ce tueur en série, fils d'une famille dégénérée, qui allume au fusil longue portée ses cibles choisies au hasard de l'autre côté de la frontière. Et qui espère entrainer son petit frère en mal de reconnaissance dans son sillage...
Comme quoi Jean-Luc Bizien a réussi à nous damer le pion, et sa trilogie ne s'est pas conclue avec Le Berceau des ténèbres... Crotales c'est avant tout un changement de décor, des profondeurs de New York à à Ciudad Juarez, décor souvent employé ces temps-ci, mais qui n'a connu que des changements cosmétiques depuis Police frontière (le film de 1982 avec Jack Nicholson). Défilé de narcos, de truands shootés, de policiers plus ou moins corrompus, de caïds amateurs de molosses tueurs d'hommes... Le tableau est connu, d'autant que le roman prend un certain temps à démarrer pour de bon. Mais une fois que l'intrigue prend sa vitesse de croisière, on n'est pas déçu : l'ensemble est âpre, violent sans tomber dans la complaisance, et Jean-Luc Bizien écrit certainement les plus belles pages de sa carrière en présentant cette famille de Texans dégénérés abritant un tueur semblant sorti d'un roman de Jim Thompson. Le tout jusqu'à une conclusion belle et noire à souhait introduisant une révélation inattendue reprenant (sans déflorer) l'archétype de la femme fatale. Comme la fin est ouverte, on attendra prochainement et avec impatience le retour de Paik Dang-Soo !...
Citation
C'était l'éternelle histoire d'amour et de haine qui voyaient gangsters et civils danser un tango mortel. Un pas en avant, deux pas en arrière, une pirouette et on repartait.