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Inédit
Tout public
Paris : French Pulp, avril 2018
268 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 979-10-251-0321-0
Coll. "Polar"
Tout le monde est descendu
Nestor Burma s'ennuie : une seule enquête à se mettre sous la main et ce n'est vraiment pas palpitant de s'occuper des bisbilles entre deux familles qui se disputent un héritage familial. Les uns aimeraient bien que le détective prouve que les autres ont un peu aidé à pousser l'ancêtre à héritage dans la tombe. Aussi, quand la commissaire Faroux lui téléphone et lui donne un rendez-vous mystérieux en utilisant le téléphone fixe de sa secrétaire (car ils sont peut-être tous sur écoute), il ne va pas hésiter une seule seconde. Il fonce sans savoir qu'il s'engage dans un combat difficile. En effet, discrètement, dans l'ombre, certains services de police tentent de lutter contre d'autres membres des forces de police qui se sont engagé dans un complot afin de détruire la République et de la remplacer. Tout laisse penser à la commissaire que les comploteurs sont en liaison avec un homme politique de l'ombre surnommé le Conseiller, et qui est de tous les coups foireux depuis des années. Et qui est en cheville à la fois avec des forces politiques, militaires et policières, et des truands. Elle pense même qu'un parrain participerait au complot en le finançant avec des parties fines (avec des adolescents étrangers en délicatesse avec la loi), ce qui serait aussi un moyen de faire chanter des notables qui seraient ainsi des "fidèles" obligés du complot.
Au départ, l'on pouvait se poser des questions avec cette idée de repartir pour de nouvelles aventures, modernisées (un peu féminisées) du Détective de choc. Les Loups de Belleville, le premier volet initié par Serguei Dounovetz était intéressant, le deuxième volet confirme, lui, tout le bien que l'on peut penser de cette initiative. Évidemment, Jérôme Leroy tire Nestor Burma du côté de ses propres envies et obsessions dans cette tentative de putsch larvée, basée sur l'opportunité et la fange, mais il n'en reste pas moins dans l'esprit de la série d'origine, avec un mélange entre coups de poing, réflexion sur la société et les marginaux, et gouaille. Les connaisseurs de l'œuvre feront même, sans doute, un parallèle entre la trajectoire d'un des personnages secondaires, une jeune femme muette, venue de loin, qui acquiert une force et une puissance poétique dans cette histoire, avec une autre femme chez Léo Malet qui aurait dû se perdre dans le brouillard. Juste un clin d'œil mais en même temps un hommage afin d'assurer le passage de bâton entre générations de polardeux. Nul doute que ces deux "premières" d'une nouvelle série mettent la barre haut pour les prochains. Espérons qu'ils sauront relever le gant et mettre le mystère K.O.
Citation
(Les gens qui aiment la poésie) voient plus de choses que les autres, ils ont l'air plus disponible et ils sont attentifs à tout, tout le temps ; ils ne le savent pas forcément, mais ils feraient d'excellents détectives.