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La main de la masseuse
L'action de ce roman débute dans un salon de massage parisien dans lequel officient uniquement trois masseuses venant de trois continents différents. Parmi elles, Waan, une Thaïlandaise fille d'un riche bijoutier qui a ruiné sa famille avant de mourir et que l'ancien associé de son père, monsieur Victor, a rapatrié un peu plus tard la sortant d'un autre salon de massage, mais bien plus rustique dans son pays natal. Depuis, elle a des clients fidèles comme un ambassadeur en poste en Asie et qui connaît la Thaïlande. Puis elle reçoit la visite et tombe amoureuse d'un journaliste, Mathieu, lui aussi rédacteur de nombreux articles sur l'Asie et la prostitution. Les deux autres masseuses sont elles aussi liées à monsieur Victor : cette Maghrébine qui a testé la prostitution chez elle avant de venir ici et qui, entre deux massages, file le parfait amour avec un autre client du salon et cette Russe qui reste très hautaine. Peu à peu, Waan découvre que de nombreux fils relient Victor et les différents clients qui viennent au salon de massage. En se renseignant par l'intermédiaire de Mathieu, retourné en Asie pour enquêter sur le passé de Victor et sur la mort mystérieuse du père de Waan. Peu à peu, le lecteur se doute que monsieur Victor n'est aussi blanc bleu dans cette histoire de la disparition paternelle.
L'intrigue policière ne se situe pas au premier plan de l'intrigue, qui d'ailleurs au final laissera quelques petites zones d'ombre sur les responsabilités de chacun, mais le récit rend parfaitement compte d'une histoire en vase clos : l'ensemble des faits se déroule dans les salons de massage, dans un cercle de personnages qui y vivent et des clients de passage, sans trop bouger puisque le propriétaire, monsieur Victor, vit lui-même au-dessus de la boutique. Du coup, la fin plus mouvante et chahutée semble presque étrange tellement le lecteur s'était habitué à ce huis-clos douillet des lieux de massage, dans des ambiances feutrées. Bien sûr, des éclairs rappellent que le monde est plus rude, que la douceur cache souvent des vilenies, et que les gens qui vous aident ont parfois des idées derrière la tête, mais L'Amour propre raconte une histoire classique, plus ancrée dans la littérature générale que véritablement du côté du polar, un peu comme pourrait le faire Patrick Modiano, par exemple. Ce style plus apaisé, plus centré sur des personnages moins stéréotypés conserve aussi une part de charme non négligeable.
Citation
L'inspecteur a dit qu'il s'agissait d'un crime crapuleux, que mon père n'avait pas eu de chance, que ces types l'avaient tué par erreur.