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Le Dernier festin
Grand format
Inédit
Tout public
382 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 979-10-251-0400-2
Coll. "Angoisse"
Mises en bouche de jeunesse
Ce roman n'est pas forcément une nouveauté mais il regroupe les débuts en littéraires criminelles de Fabio M. Mitchelli quand il était publié aux éditions Ex Æquo. Faut-il le voir comme une œuvre de jeunesse ? Cette remise à plat permet de redonner vie et une perspective à ce qui constitue les premiers pas de l'écrivain dans le domaine des mauvais genres. Tout d'abord, notons que si de nombreuses images ou scènes restaient en tête, la mise en forme et le regroupement sur un seul livre, c'est-à-dire, sur une lecture plus compacte dans le temps, relance les pistes et offre une nouvelle vision d'ensemble. Là où il y avait eu des facettes différentes d'une histoire, des éclats, il y a maintenant tout l'éclat de la pierre taillée. Toujours est-il que ce texte pratique un peu le jeu de pistes ou la charade façon enfantine ("Chapeau de paille, paillasson..."). Au départ, une femme morte écrasée sur une route déserte. Puis on découvre qu'elle a été violée post-mortem. L'homme qui a provoqué l'accident n'est autre que son amant, un policier, surpris par la suite car le viol n'est pas de son fait. Cela va le mener sur la trace d'un tueur en série qui parfois dévore aussi ses victimes. Le récit devient celui de sa chasse et de son arrestation. Ce tueur venant des chutes et des désordres des pays de l'Est, il était logique que la suite de l'histoire nous entraîne plein Ouest jusqu'à la Californie où la police se trouve confrontée à des crimes étranges, à des cadavres se desséchant, se momifiant dans des containers de location. Différents personnages qui se trouvaient impliqués dans l'enquête sur l'accident se retrouvent là pour le final.
Le Dernier festin est un livre baroque, où l'auteur développe des obsessions, où les scènes se déroulent dans une atmosphère de cauchemar éveillé, où les tueurs tuent et mangent leurs proies, où des policiers corrompus les aident et effacent les traces de leurs crimes, où la solution viendra peut-être des visions d'un médium. Ce baroque est assumé dès les premières lignes puisqu'au départ le roman est raconté par la morte qui observe ce qui se passe depuis la scène de crime, puis la morgue où elle est disséquée. Il continue avec des descriptions qui confinent à l'étrange et font douter le lecteur : une planque sous la pluie devant l'échoppe d'un tatoueur, des containers de location perdus au milieu de nulle part et où attendent patiemment des momies, un peintre dont les toiles "malsaines" sont la convoitise des riches Californiens, un inspecteur qui attend la mort dans une baraque pourrie en vivant avec une ancienne prostituée...
La réunion de différents chapitres "indépendants" en un tout logique qui constitue un roman, outre une lecture plus facile (pas sûr que les éditions antérieures soient facilement accessibles) permet de montrer avant tout un ensemble cohérent, une vision intéressante qui éclatera en maturant avec les romans qui suivront, et démontre la cohérence d'une œuvre encore en progression.
NdR - Le Dernier festin est composé de trois textes publiés à partir de 2011 par l'auteur aux éditions Ex Æquo, et partiellement retravaillés.
Citation
La vie m'avait quittée et la mort m'engloutissait lentement. Le fait de pouvoir remonter les heures qui avaient précédé mon décès n'était pas le fruit du hasard.