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Inédit
Tout public
Traduit de l'italien par Johan-Frédérik Hel Guedj
Paris : Robert Laffont, septembre 2018
406 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-221-21873-0
Coll. "La Bête noire"
L'enfer est pavé (parfois) de bonnes intentions
On imagine souvent l'Italie comme un pays ensoleillé, peuplé de doux romantiques chantonnant et de lugubres mafieux rissolant sous les chaleurs, mais c'est oublier que l'Italie c'est aussi des zones montagneuses, une partie des Alpes et, au nord de Venise, une région qui a longtemps été sous influence allemande. Là, comme beaucoup d'endroits, les gens ne parlent pas, les paysans sont taiseux et même si l'on a affaire à des crimes horribles, les langues ne se délient pas volontiers. Teresa Battaglia est commissaire dans le coin. Elle est âgée et commence à subir les troubles de l'âge, mais elle se veut encore dynamique et commande avec dureté ses troupes. En ce moment, c'est son nouvel adjoint qui supporte l'essentiel de ses piques. Pourtant, ils vont être tous les deux confrontés à une affaire assez effrayante, celle d'un monstre qui tue des gens et s'amuse à les recomposer dans des positions étranges, voire à les déguiser en épouvantails. Mais même en travaillant à la manière des profilers les plus pointus, les policiers n'arrivent pas à saisir ce qui fait la singularité de leur coupable. Est-ce vraiment un tueur en série d'un nouveau genre ou bien est-ce qu'il y a autre chose qui se cache derrière ces meurtres (ou tentatives de meurtres) qui rendent la région hystérique ? Au final, le récit se concentre sur les personnages, sur les lieux, sur des fausses pistes, des allers-retours réalistes, des évocations des lieux et d'une région sous la neige, plus que sur une enquête qui avance entre les différentes facettes de l'histoire qui nous est racontée. Il faut accepter de se laisser prendre par la main, d'avancer à un rythme lui aussi alourdi par la neige, les angoisses de la commissaire Teresa Battaglia et les premiers pas policiers de son adjoint, par le silence des témoins du drame qui ne veulent rien dire, pour savourer ce roman qui déplace sur un terrain différent d'une "banale" histoire de tueur en série pour nous présenter in fine tout autre chose.
Citation
Andreas existait sur un autre plan que le leur : primordial, vierge de toute hypocrisie et de toute bassesse humaine. Même la mort ne semblait pas le corrompre.