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Le Président a disparu
Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Samuel Todd, Dominique Defert, Carole Delporte
Paris : Jean-Claude Lattès, juin 2018
492 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-7096-6239-0
Coll. "Thrillers"
Réveillez le président
Jonathan Lincoln Duncan, président des États-Unis, s'apprête à passer devant une commission du Congrès car il est accusé d'avoir contacté Suliman Cidoruk, un cyberterroriste laïc aux motivations nébuleuses, mais aussi l'homme le plus recherché au monde. Pendant ce temps, la fille du président est contactée par une certaine Nina qui lui donne le code "Dark ages". Or ce code n'est connu que d'une poignée de personnes : il désigne la contre-attaque en cas de cyberattaque d'envergure. Et lorsque le président contacte Augie, le partenaire de Nina, ils sont la cible d'assassins et en réchappent de justesse. Qui peut bien les avoir envoyés ? Il apparaît vite que Nina a préparé un virus pour Cidoruk, virus qui pourrait infecter tous les ordinateurs de la nation et détruire leurs fichiers, les plongeant effectivement dans l'âge de pierre. Mais il y a forcément eu une fuite du cercle intérieur de la Maison Blanche, et elle ne peut venir que des huit familiers du président connaissant tous le code Dark Ages...
Vu son statut d'auteur multimillionnaire, on pourrait croire que James Patterson n'aurait plus vraiment besoin de faire de tels "coups" éditoriaux (une analyse stylométrique effectuée par un journaliste du Guardian a démontré que James Patterson, et non un de ses "nègres" officiels, est l'auteur principal du roman), et il serait vain de descendre a priori les produits de son usine, mais là... Le tout ne fera qu'accentuer l'analogie que font ses détracteurs avec le cinéma de Michael Bay : filmer n'importe quoi du moment que ça coûte cher et va vite et en met plein la vue... Bien sûr, en ce qui concerne ce roman, l'attrait était de voir les coulisses de la Maison Blanche, mais on en a guère plus qu'avec la série télévisée moyenne. Et si vous pouvez continuer à y croire après que le président se soit rendu incognito dans un stade lors d'un match pour rencontrer un témoin (tarte à la crème des hollywooderies décérébrées qui se conclut de la façon prévue) et qu'il descende lui-même deux assassins envoyés pour le tuer, c'est que votre seuil de tolérance est très haut. Et le tout se continue en chapitres très courts pas toujours justifiés, mais cachant la vacuité de l'ensemble, finissant sur un suspense du type "bon, ben va encore falloir sauver le monde" avec un appel à l'informatique tout hollywoodien (ENCORE la tarte à la crème du mot de passe à découvrir, variante informatique de "Pour arrêter la bombe, faut-il couper le fil bleu ou le fil rouge ?"). Quant aux méchants, leurs motivations... Eh ben, ils sont MÉCHANTS et voilà. Pire, le tout se situe dans un monde de bisounours consensuel d'un autre âge où les militaires sont des surhommes taciturnes avec un sens aigu du sacrifice, les Israéliens formidables et les Russes forcément responsables de quelque chose comme tous ces gens-là. Le tout se termine sur un appel de type "Tous ensemble, oué, oué" particulièrement gluant de conformisme. Dormez en paix, brave gens, on veille sur vous... Mais qu'importe, les ventes du roman ont cartonné et, bien sûr, ce dernier va être adapté à la télévision. Logique, c'est étudié pour...
Citation
Le peuple américain comprend parfaitement que, pour assurer sa protection et mener notre politique étrangère, nous dirigeons des opérations complexes que l'on ne peut dévoiler au grand public. Pas par goût du secret, mais par devoir. C'est la prérogative du pouvoir exécutif.