Contenu
Dangereuse comédie à Bamako
Grand format
Inédit
Tout public
280 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 979-1-09-158030-4
SAS à Bamako ?
Le détective privé d'origine zaïroise Roger Dercky quitte Paris pour Bamako, au Mali, ancienne colonie française en proie à la dictature. Il est mandaté par la riche Kia Mass pour enquêter sur la disparition de Mamadou Diawoura, son cousin, qui a envoyé à Dercky un fax avant sa disparition. Tout ce que sait Kia, c'est qu'officiellement, Mamadou serait détenu par des agents de la sécurité présidentielle mais, à Bamako, les faux semblants sont naturels. Ce qui n'empêche pas le détective de trouver le repos du guerrier en la personne de la belle Aïssata Camara lors d'un détour à L'Évasion, la boîte de nuit du coin. Une beauté qui va devenir son alliée : rien de tel qu'une jolie femme pour délier quelques langues. Or il semblerait que Mamadou Diawoura faisait des affaires douteuses avec deux Français, ce qui ne convenait guère aux militaires. Mais lorsque Aïssata est assassinée, le détective va comprendre qu'il a mis les pieds dans un marigot dangereux...
Voici donc le retour de Roger Dercky, le "justicier exécuteur" récurrent de Gaspard-Hubert Lonski Koko, sorte de Mike Hammer zaïrois, voire de Malko Linge. Car même si on a affaire à un privé plus qu'à un espion, fut-il contractuel, ses pérégrinations évoquent fortement les aventures de feu SAS, scènes érotiques comprises – mais heureusement sans les tortures et autres passages sadiques qui ont fait la réputation de Gérard De Villiers. L'enquête assez lâche permet surtout de jouer à fond de l'exotisme de ces pays aux multiples ethnies ou toutes les magouilles sont envisageables, et dont la fameuse "Françafrique" n'est jamais bien loin. L'auteur a quelque peu dégraissé son style, évitant de trop "casser" le rythme par des digressions, et s'il reste quelques tics, la langue est malgré tout fleurie et vernaculaire – ce qui, on imagine, fait partie du charme pour ses fidèles. Occasion de rappeler que si l'on loue assez les mélanges entre littérature blanche et noire, le polar est et reste aussi une littérature populaire...
Citation
Pour ne pas sombrer dans l'oisiveté, l'enquêteur indépendant se contenta de regarder l'unique chaine de la télévision nationale. Le présentateur ne parlait que du président de la république, en l'occurrence le général d'armée Moussa Traoré, et des œuvres du régime en place. C'était un bourrage de crâne, en règle, tout a fait habituel dans un pays où régnait une dictature civile ou militaire.