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À Paris coule la mer du Nord
Grand format
Inédit
Tout public
Rattrapé par son destin
Dans un futur proche, le gouvernement français, pour une raison non définie, a décidé d'arrêter les spectacles vivants et plus spécialement les concerts. Malgré ces informations, Mary, une jeune Allemande, quitte son domicile pour venir à Paris avec son violon. Là, elle va rencontrer d'un côté un vieux bouquiniste-libraire qui veut l'aider et, de l'autre, Popeye, un jeune homme amateur de poésie, avec qui elle commence à vivre une grande histoire d'amour. Mais c'est à ce moment-là que Max sort de prison et retrouve Popeye, son meilleur ami. Par amitié, ce dernier accepte de le suivre dans une suite de braquages en province. Popeye est de plus en plus inquiet car Max, lui, est de plus en plus violent. Il veut le quitter, rejoindre Mary et aller filer le parfait amour au bord de la mer. Mais entre la police qui surveille les artistes et les lieux clandestins où ils jouent, et d'autres policiers qui recherchent les auteurs des braquages, tout devient éminemment compliqué. C'est là un court résumé pour un court roman, tendu et courant à perte d'haleine vers sa fin. On a le sentiment de se retrouver dans ce que André Héléna publiait dans les années 1950-1960 sous le titre générique de "Romans poisseux". Sur un arrière-plan dystopique esquissé, la trajectoire des deux personnages dans une suite de scènes qui empruntent au roman noir est construite comme une longue chorégraphie. L'ensemble constitue un excellent exercice de style, une envolée littéraire comme un long poème sur les gueux ou les gens de peu, une version écrite des premiers films de Léo Carax comme Les Amants du Pont-neuf pour un texte court et prenant.
Citation
Elle tira nerveusement sur sa cigarette et la cendre s'écrasa sur le linoléum. Retournant vers la salle de bains, son verre de gin-vodka toujours à la main, elle ondula quelques instants sur un air à la mode qu'elle chantonnait.