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Roman - Policier

Texto

Psychologique - Social - Corruption MAJ lundi 04 mars 2019

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 23,9 €

Dmitry Glukhovsky
Tekct - 2017
Traduit du russe par Denis E. Savine
Nantes : L'Atalante, janvier 2019
396 p. ; 20 x 15 cm
ISBN 978-2-84172-886-2

In texto veritas

Ilya sort de prison. Nous sommes en novembre 2016 et l'action se situe à Moscou. La prison en question est un camp forcément de Sibérie à la sauce soviétique particulièrement rude où il a été collé pendant sept ans pour un crime qu'il n'a pas commis mais parce qu'il a essayé de protéger son ex-petite amie. À peine sorti, il essaie de retrouver sa mère et veut reprendre sa vie. Mais il arrive au mauvais moment. Cette dernière vient de mourir et son ex-compagne ne veut plus le voir. En se promenant dans les rues, il rencontre le policier qui l'a arrêté et l'a fait condamner en lui collant des fausses preuves dans les poches. Les deux hommes se battent et Ilya tue accidentellement le policier. Il s'enfuit en prenant son téléphone portable. Peu à peu, entre deux lampées de vodka, car malgré tout on reste russe dans l'âme et dans l'esprit, Ilya va fouiller les archives énormes contenues dans le portable et essayer de comprendre ce qui motivait le policier - ses relations avec ses parents, avec sa femme enceinte, ses liens avec différentes réseaux qui oscillent entre policiers corrompus et mafieux liés aux forces politiques. Ilya reconstitue les liens, les amitiés et inimitiés possibles, les relations complexes avec sa famille. Peu à peu, Ilya prend en main le destin de celui qu'il a tué et essaie, en utilisant uniquement des SMS de régler les choses, mais cela ne peut pas fonctionner.
Nous évoluons à l'intérieur d'un récit qui reprend bien évidemment les éléments-clés d'une intrigue russe (bitures généralisées, digressions sur le Bien et le Mal, police corrompue et luttes de pouvoir entre factions diverses, descriptions d'une ville gangrenée, relations complexes et mélodramatiques entre les différents personnages, goût du martyr et d'une destruction lente). Cette trajectoire est revisitée à l'intérieur d'un instrument moderne : un smartphone, et toutes les possibilités qu'il offre de mémoriser les photos, les conversations, les textos. Si l'idée est intéressante, Dmitry Glukhovsky la tire principalement vers un récit russe avec une psychologie détaillée de deux personnages plus que vers une intrigue policière. Au final, l'on comprendra qu'il s'agit d'un univers kafkaïen, que chacun trafique et trahit ses amis, mais la leçon est peut-être un peu longue car il est difficile de créer de l'action avec quelqu'un qui passe son temps à analyser les messages qu'un autre a laissés sur un smartphone qui n'est pas le sien.

Citation

Le lieutenant vérifia l'information dans le passeport en froissant sans raison les pages adjacentes. Il avait sans doute le même age qu'Ilya, mais les pattes d'épaule le faisait paraître plus âgé. Alors que c'était pour le détenu - et non pour le lieutenant - que chacune des sept dernières années avait compté triple.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 04 mars 2019
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