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La Brigade des chasseurs d'ombres
Grand format
Inédit
Tout public
330 p. ; 22 x 14 cm
ISBN 978-2-37731-197-2
Coll. "Exprim'"
La neige était rouge
Au Québec, les gardes forestiers Lazare et Hugues sont à la recherche de deux militaires disparus en pleine forêt. Ils ne retrouveront que leurs cadavres mutilés, apparemment massacrés par des bêtes sauvages. Or ils ont été attaqués par des êtres ressemblant à un loup et un ours, mais au comportement étrange. Or les monstres n'existent pas. Sauf que... Le grand-père indien de Hugues, au fait des légendes de son peuple, identifie des Wendigowaks, possédés par l'esprit de l'animal. Sans le savoir, les deux gardes viennent d'entrer dans un combat immémorial contre les créatures qui hantent la nuit. Aux quatre coins du monde, les Aèdes sentent que quelque chose est en train de bouger dans ce recoin du Québec. Une chamane du nom de Lune Noire tente de faire revenir Yot'hakw'a, celui qui marche sur le vent, qui imposera sur la Terre son règne de froid éternel. Les Veilleurs sont jadis parvenus à le renvoyer avec l'aide de la Main noire des Très Anciens, mais les Veilleurs sont morts, leurs secrets perdus... Ou le sont-ils vraiment ? La solution se trouve peut-être à l'asile d'aliénés de Maarkh Town, au fin fond du Massachussetts...
Depuis la série des Night Watch, voire même avant, l'idée d'un groupe de gardiens luttant en secret pour préserver l'Humanité de l'invasion de créatures d'outre-monde (remplaçant les anciens détectives du surnaturel genre Carnacki, John Silence ou Jules de Grandin) est devenu l'un des pires clichés du dictionnaire, tant il a été exploité sous toutes les formes possibles et imaginables. D'où ce roman d'un transfuge du polar, qui ne prétend pas renouveler le genre, mais au contraire, semble vouloir s'amuser avec tous les clichés de ce même dictionnaire (y compris la tarte à la crème des légendes indiennes). Chrysostome Gourio convoque pour cela Howard Phillips Lovecraft, tout un pan de la littérature fantastique, les séries cinématographiques genre Underworld et même le jeu vidéo, comme pour faire un état des lieux d'un pan de la culture populaire, sans oublier les romans de Graham Masterton et son "Manitou" Misquamacus, star du genre dans les années 1990 dont il faudra étudier un jour l'influence majeure qu'il a eu sur toute une génération d'auteurs. Chrysostome Gourio dévoile alors sa carte majeure : un style pêchu et explosif aidé par une narration sans l'ombre d'un temps mort. Comme souvent, le besoin de faire ses classes engendre un appel parfois un peu systématique aux références (un "docteur Feltrovac" habitant Derleth Street : est-ce bien raisonnable ?), défaut qui devrait passer au fil de ce qui s'annonce comme une série. Le tout se déguste comme une bonne série B. imparfaite, mais attachante de par sa sincérité. Détente assurée !
Citation
La tête était presque arrachée, une partie du cou manquait, le reste ne tenait au corps que par quelques filets de chair. Si on avait regardé par la trachée, on aurait pu voir la lumière entrant par la bouche ouverte.