Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
238 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-36371-281-3
Re-razzia sur la schnouffe
Costes et Bernstein sont deux détectives privés un peu sur le déclin qui viennent d'être arrêtés par la police pour s'être promenés avec des armes qu'ils comptaient revendre. La commissaire Albans leur propose alors un étrange marché : être incarcérés afin de s'attirer les bonnes grâces d'un certain Aubelin, lui tirer certains vers du nez et surtout le faire plonger encore plus. Obligés d'agir ainsi, voici nos deux détectives emprisonnés. Ils parviennent, en se faisant passer pour des braqueurs, à intégrer le premier cercle du fameux Aubelin. Mais ce dernier est en train de concocter le plan de son évasion et il les entraîne avec lui. À peine sortis de prison, les fugitifs doivent se constituer un magot pour partir bronzer sous d'autres cieux. Aussi, sur les informations d'une connaissance, voici l'équipe engagée pour dérober un fourgon blindé bourré d'une énorme quantité de drogue qui doit être incinérée dans un centre de tri de déchets. C'est à partir de là que les choses se compliquent dans le nouveau roman de Philippe Colin-Olivier. Certains des voleurs décident de doubler leurs complices, un dealer entend récupérer le magot pour son compte personnel et la commissaire voit là l'occasion de se préparer une retraite honorable. Mais son adjoint, amoureux éconduit de la dite commissaire, soupçonne quelque chose...
Le roman se déroule ainsi avec une dose de comédie et d'humour qui rend la situation plus rose que noire. Bien entendu, les coups fourrés des uns et des autres entraînent quelques morts, mais cela ressemble plus aux cohortes de Chinois tombant chez les Barbouzes que comme des assassinats au cours de scènes glauques. Les deux détectives sont coincés entre policiers retors et truands dont certains sont plutôt encore dans l'esprit des criminels de l'ancien temps (à supposer que cela ait existé) avec un code de l'honneur et un esprit quasi chevaleresque. Au final, le récit est très agréable à lire, évoquant deux Pieds Nickelés un peu cyniques embourbés dans une affaire qui les dépasse mais dont ils espèrent tirer quelques bénéfices un peu à la manière de certains personnages chez Donald Westlake par exemple. Blanche-Neige est une comédie noire qui se laisse lire avec plaisir. Le roman, sans atteindre la densité de certains romans noirs, s'avère être un joyeux divertissement. En ces temps gris, alors que sont publiées tellement de choses avec peu d'intérêt, ce n'est déjà pas si mal !
Citation
À tout seigneur tout honneur, c'est Bobo qui lui tira une balle. Le gris du plomb trancha la nuque de Minguzzi. Il mourut heureux, la bouche pleine.