Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
264 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 979-10-307-0130-2
Coll. "Littérature générale"
Rien ne va plus
Si l'on pense aux casinos, on a tout de suite l'image soit de James Bond et de gens en smoking, soit celle des mafieux qui s'en servent pour blanchir leur argent. Mais il existe également des casinos quasiment familiaux, des lieux en province, dans les villes d'eau où l'on joue tranquillement avec des machines à sous. C'est dans ce décor que Pierre Bordage a construit son roman, un roman autour de quelques personnages qui reviennent régulièrement car c'est forcé : le jeu est une addiction (rappelez-vous Le Joueur, de Dostoïevski). Nous allons donc suivre à la fois la gérante du casino qui essaie d'atteindre les objectifs fixés par ses commanditaires, quelques clients et clientes, un homme en échec professionnel qui vit dans sa voiture et trouve de quoi survivre dans le casino. C'est vers deux hommes, un peintre en perte de vitesse et un oisif, que va se concentrer l'essentiel de l'histoire. Plus qu'une intrigue linéaire avec des péripéties policières, c'est une suite de monologues, revenant sur les angoisses des joueurs, les rêves, la façon dont se crée et s'entretient une obsession. Il y aura aussi une histoire d'amour entre joueurs, mais l'essentiel n'est pas dans les aventures. Le roman se concentre sur la description des mentalités, sur la façon dont peut fonctionner l'esprit d'un passionné de jeux de hasard. Tout le talent de Pierre Bordage, un auteur plus connu pour de grandes et amples fresques de science-fiction ou fantastiques, permet de bien nous placer dans la tête des différents protagonistes, par une suite de chapitres centrés sur un personnage différent et écrits d'une seule phrase, restituant avec justesse le monologue intérieur, et c'est bien dans cet aspect que réside le grand plaisir qu'un lecteur pourrait tirer de ce roman court mais très addictif lui aussi.
Citation
La bille roule, roule, saute, rebondit, change de trajectoire, atterrit dans la case du zéro. Paul a tout misé sur le zéro, ses derniers vingt euros, une chance sur trente-sept, sept cent vingt euros de gain, mille trois cents euros dilapidés en à peine deux heures ce soir.