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Porno chic
À Paris vient de s'ouvrir une maison close, établissements pourtant interdits, mais d'un genre spécial, puisque fournissant aux michetons des poupées de silicone hyper-réalistes. Martin Brand, le directeur, profite d'un trou légal pour développer son commerce avec la bénédiction du capitaine Albert Féguin, dit l'Élégant, de la brigade de répression du proxénétisme. Or ces poupées grandeur nature attirent les pires pervers avides de torture, comme ce client particulier, s'entourant de nombreuses précautions pour garantir son anonymat, qui se fait appeler docteur X. Le docteur X, la Némésis de la commissaire de police Edwige Marion, directrice de l'Office, et qui refait ainsi surface. Edwige Marion qui traque un tueur en série bien particulier, qui ne s'en prend qu'à des femmes contrefaites qu'il mutile pour les conformer à son idée de la perversion. Un tueur qui est peut-être déjà sur sa piste... Et Marion s'inquiète pour sa fille Nina, rentrée de Londres, qui a soudain décidé de se faire criminologue. Marion reçoit l'assistance de la psychologue Alix de Clavery, mais lorsque celle-ci est enlevée, la commissaire va devoir se débrouiller seule...
Plus de vingt ans que Danielle Théry (dont il est inutile de rappeler une fois de plus les états de service) continue sa carrière basée sur un genre précis : le polar d'enquête "classique" avec ce petit supplément d'âme qui évite la série télévisée prémâchée. De plus en plus, la structure devient celle d'une saga avec ses personnages revenant d'un épisode à l'autre, soit tout ce qui a fait le charme de la Patricia Cornwell de ses débuts. Depuis quelques temps, on peut rajouter le roman populaire au sens noble du terme avec son "méchant" récurrent (Kay Scarpetta a eu également le sien), mélange de génie du crime et de savant fou : le réalisme y perd ce que la fiction y gagne ! L'intrigue se veut ambitieuse, brassant de nombreux personnages au cours de ces quatre cent pages... Un peu trop peut-être au point de donner parfois l'impression d'être un rien confuse (mais les adeptes du roman noir à l'ancienne diront que ça fait partie du charme !), d'autant que le style ne cesse de gagner en précision et économie de moyens. Comme toujours, l'auteure s'attaque à un pan social sordide mais réaliste, et y fait plonger son lecteur avec appréhension. Les aficionados de Danielle Thiéry et les amateurs de solides polars "classiques", sans ambition démesurée sinon celle, immense, de distraire y trouveront leur bonheur.
Citation
Des poupées sexuelles, voilà ce qu'on baisait au Xdoll. Des sex dolls ou Xdolls, pour faire plus moderne. Des formats mini – 1,45 mètres – mais dotés de seins tellement balèzes qu'on ne pouvait pas s'y tromper : l'idée était bien de les faire passer pour des femmes, disponibles sexuellement et vénales. Des prostituées, donc, en silicone.