Offrande funèbre

Le problème, capitaine, c'est que pendant les deux derniers siècles nous avons fini par avaler notre propre propagande. Nous nous sentons supérieurs aux abrutis que nous dominons. Et tout ce qui menace cette fiction menace l'édifice tout entier. C'est pourquoi l'assassinat de MacAuley a fait tant de bruit. D'abord elle nous montre que certains Indiens au moins ne nous considèrent plus comme inférieurs, au point de réussir à assassiner un membre aussi en vue de la classe dominante, et ensuite parce qu'elle détruit la fiction de notre supériorité.
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Roman - Thriller

Offrande funèbre

Psychologique - Tueur en série - Chantage MAJ mardi 20 août 2019

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22 €

Douglas Preston & Lincoln Child
Verses for the Dead - 2018
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Sebastian Danchin
Paris : Archipel, mai 2019
346 p. ; 24 x 16 cm
Coll. "Suspense"

Un cœur en Floride

Cette nouvelle affaire pour Aloysus Pendergast l'amène en Floride, loin de son New York habituel. Dans le cimetière de Bayside, une promeneuse a trouvé sur une tombe une offrande peu commune : un cœur humain ! Sa propriétaire est retrouvée un peu plus loin, la gorge tranchée avant l'ablation. Plus étonnant encore, l'assassin a laissé un mot de contrition avec son offrande. Pendergast va plonger dans la psyché de ce tueur repentant que la presse surnomme vite "Cœur brisé"... Sauf que l'enquête s'annonce mal. En dépit de sa réticence, Pendergast se voit affligé d'un adjoint, un certain Coldmoon, d'origine indienne. Il ignore que Coldmoon est un cheval de Troie envoyé par les supérieurs de Pendergast, cherchant un motif de virer ou muter cet enquêteur aux méthodes bien inhabituelles. Alors que les meurtres se multiplient, il apparaît que le tueur n'est pas sadique, puisqu'il tue proprement ses victimes choisies au hasard avant l'ablation, et adore ponctuer ses notes de citations littéraires. De plus, celles qui bénéficient de son offrande sont tous des suicidées, de préférence par pendaison. Rouvrant l'enquête, il apparaît qu'il pourrait bien s'agir de meurtres. Mais pourquoi ces actes de contrition plus de dix ans après les faits ?
Les "Pendergast" annuels se suivent et ne se ressemblent pas. Après l'excellent et original Nuit sans fin, le duo nous offre ici un roman beaucoup plus classique, avec un point de départ que n'eût point renié James Patterson ! Ce qui ne veut pas dire que ce roman soit décevant, loin de là. Il se lit avec plaisir. On joue toujours de l'ambiguïté du personnage de Pendergast, à la fois héros capable de déductions que Sherlock Holmes n'eut point reniées (en dépit d'une petite pique que l'on présume affectueuse au maître de Baker Street !) et usant de méthodes limites, ici le chantage, pour parvenir à ses fins. Quant à la résolution de l'énigme, elle s'avère plutôt astucieuse, présentant un criminel qui, sans déflorer, n'est pas celui que l'on croit. Un Pendergast mineur donc, si on prend en compte le fait qu'un Pendergast "mineur" vaut bien des œuvres "majeures" de certains autres auteurs édités et particulièrement bien vendus. Eh oui ! À force de nous habituer à l'excellence, on devient exigeant...

Citation

La victime semblait avoir été choisie au hasard et le crime paraissait précipité, mais le mode opératoire était inhabituel : alors qu'une attaque éclair de ce genre aurait dû signaler un tueur désorganisé, la maîtrise dont celui-ci avait fait preuve en ne laissant aucun indice dans son sillage contredisait une telle hypothèse.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 20 août 2019
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