Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
250 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-9186-3446-1
Coll. "Borderline"
Cavale sans issue
Simple chauffeur-livreur, Daniel s'ennuie dans une vie parisienne grise et solitaire où il tente d'oublier Lucie, son aimée qui repose au Père Lachaise. De son côté, Gabrielle tente de se remettre d'un passé chargé. Deux personnages qui n'auraient jamais dû se rencontrer et le font pourtant au hasard d'une séance de cinéma. Sauf que Gabrielle n'est pas une mystérieuse inconnue comme les autres : elle exorcise son passé par la violence, et est experte dans l'art de la répandre. Car Gabrielle est recherchée par tous les services secrets, y compris le Mossad, auquel elle a réussi à échapper aux quatre coins du monde, au grand dam de son directeur Benjamin Klein. Klein qui retrouve enfin sa trace après que Gabrielle ait massacré quatre marlous dans un RER sous l'œil d'une caméra de sécurité. Car la fugitive détient un sac de diamants rescapé de son ancienne vie qui attire toutes les convoitises. Lorsque Daniel tentera d'en savoir plus sur celle qu'il connaît sous le nom de Tatiana, il va allumer la mèche d'une situation déjà explosive...
Voilà donc un premier roman au point de départ ancré dans la grisaille urbaine et les solitudes qui s'y croisent, et qui nous rappelle les meilleurs de la collection "Engrenage" de la belle époque, mais avec une héroïne hantée par la violence cousine éloignée de la Louise Artéguy de Jacques-Olivier Bosco. Mais l'auteur y adjoint un argument de taille : une vraie écriture évocative et travaillée qui suit le cheminement de personnages que l'on sent vivre sous sa plume avec un don certain pour des scènes d'action à grand spectacle. C'est fort pour un premier roman ! On regrettera juste que les enjeux soient parfois un peu légers : certes, le passé du personnage n'a pas besoin d'être explicité dans l'obligatoire grande scène d'exposition et les bribes disséminées restent fascinantes, mais les zones d'ombre demeurent un peu trop présentes. Et puis on pourra discuter de l'étiquette "hard-boiled" fièrement claironnée par l'éditeur : il s'agit tout de même d'un style très particulier (développé notamment par une partie des auteurs de Jigal, éditeur que l'on aime bien à k-libre, ou par exemple l'excellent Michel Embareck), et ce n'est pas parce qu'il y a quelques scènes de violence que l'on est pleinement dans ce sous-genre – et on pourra aussi contester le "style trash" proclamé par la quatrième de couverture. De simples pinaillages, mais qui pourraient nuire à ce roman qui vaut bien des œuvres "majeures" (ou présentées comme telles) publiées chez des éditeurs plus importants. Requiem pour Gabrielle, de Franck Hermet, est un premier roman qui mériterait un succès d'estime auprès des lecteurs. Vous savez ce qui vous reste à faire...
Citation
La journée avait été longue et déprimante ; les mêmes trajets, les mêmes fournisseurs, les mêmes clients, les embouteillages, les innombrables cons, le trafic parisien, la même solitude au milieu de ces millions d'inconnus.