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Le magasin des suicides
Qui a dit qu'il ne se passait rien à Clermont-Ferrand ? Le capitaine Marie Lesaux va découvrir qu'il en est autrement. L'arrestation du jeune pilote d'un drone lui permettant de jouer les voyeurs mène à la découverte d'un nourrisson abandonné au froid sur le balcon d'une "tour" de la cité locale. De son côté, Ethan Milo, cloué dans un fauteuil roulant depuis un attentat, est recruté par un employé du service des technologies et des systèmes d'information de la sécurité intérieure. Celui-ci teste Valmont, un moteur de recherches capables de recoupements et même de reproduire les scènes de crime en réalité virtuelle. Mais il faut un cerveau humain pour l'améliorer... Sauf qu'il se heurte à la résistance de la police craignant que cette IA se substitue aux agents de terrain. Marie est sélectionnée pour tester le système en piochant dans "l'armoire aux péchés", là où sont rangées les affaires non résolues. Elle s'intéresse à la mort jugée accidentelle d'une jeune fille africaine défenestrée d'une tour... Celle où habite depuis peu Marie ! Dans l'appartement d'où s'est jetée la défunte, elle découvrira une plantation de cannabis, mais aussi un mystérieux symbole lié à une rumeur circulant dans les cités locales : un sorcier africain circulant dans une camionnette noire traquerait des enfants dans les rues. Et tous ceux qui ont approché de près ou de loin cette affaire ont tendance à se suicider – les hommes comme les chiens. Comment peut-on pousser humains et animaux à se donner la mort ? La vérité plongera le capitaine dans l'horreur Marie Lesaux...
On peut dire que Sylvain Forge n'a pas choisi la facilité. Il s'en passe des choses dans ce roman où la mode habituelle des chapitres courts ne cherche pas à cacher la vacuité. Au contraire, le tout fonce, fonce sans l'ombre d'un temps mort, prenant juste le temps d'établir ses personnages ce qu'il faut, quitte à plonger dans l'anticipation (à peine, des équivalents de Valmont étant en activité) et même le fantastique horrifique d'une façon qu'on se gardera bien de déflorer, mais qui justifie le titre. On regrettera quelques facilités (un extraterrestre qui ne connaîtrait notre monde qu'en lisant des polars croirait qu'il se compose uniquement de pédophiles et de ceux qui les traquent...) et une écriture sèche, qui va à l'essentiel, mais peut-être un peu heurtée. Pas de doute, quiconque aime les bonnes intrigues peut y aller de confiance.
Citation
Quand elle avait postulé pour diriger les 'mineurs', elle avait découvert que le poste était vacant depuis des mois. Désormais, elle comprenait pourquoi. Le service croulait littéralement sous les dossiers, une centaine par enquêteur, en moyenne. Presque toujours des cas de maltraitance sur enfants avec pour décor la sphère familiale et sa suite habituelle d'alcool, d'inceste et de misère.