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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Dominique Haas, Stéphanie Leigniel
Paris : Robert Laffont, novembre 2018
390 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-221-19857-5
Coll. "La Bête noire"
Plongée dans un vase clos
L'avantage d'une île, c'est en même temps son inconvénient. Tout le monde se connaît et il est très facile d'y vivre en vase clos. Aussi lorsqu'il y a un crime, sitôt deux ou trois vérifications effectuées, on peut déjà diviser les suspects en deux segments : ceux qui se trouvaient sur l'île et les autres. L'île de Sercq est l'une des plus petites îles anglo-normandes. Jusqu'à ces dernières années, elle bénéficiait d'un statut spécial, mais un milliardaire récemment installé sur l'île a intenté des procès pour "transformer" les bases sociales, et ainsi abroger le système féodal qui y avait cours. Du coup, tout le roman va se dérouler sur fonds de tension entre ce nouveau parvenu et les gens plus traditionalistes. Nous allons suivre plus particulièrement deux personnages, déjà à l'œuvre dans le premier volet de la série (La Griffe du diable). D'un côté un vieux policier, l'une des rares représentations de la loi sur l'île, Gilbert, et l'une de ses amies, Jennifer Dorsey, journaliste londonienne revenue sur son territoire d'enfance. Jennifer est à présent une journaliste locale et elle profite de ses instants de libre pour en savoir plus sur la mort de son père. Il a disparu en mer avec son bateau, mais elle doute que ce soit un accident... Tout débute vraiment avec la découverte d'un ancien cadavre abandonné dans une grotte, puis avec celui d'un vieil excentrique retrouvé mort chez lui, dans une mare de sang. Le seul témoin est un jeune enfant qui aurait vu Bête man, le monstre folkorique qui hante l'île. Les deux crimes ont-ils un rapport entre eux ? Y a-t-il également un rapport avec la disparition du père de Jennifer ? Ainsi qu'un autre avec le trafic de drogue qui passe par l'île ? Et puis il y a aussi ces bateaux que l'on croit voir de nuit passer au large de l'île, le milliardaire et un mystérieux personnage qui couvre les maisons des habitants de crotte de chiens.
Même si les indices se révèlent au fur et à mesure, et que l'enquête avance en alternant les points de vue de la journaliste et du policier (et de quelques personnages annexes), l'intrigue est surtout axée sur une description d'un milieu, de la vie insulaire face aux complications du monde (l'isolement et la vie avec des gens qui se connaissent tous très bien). L'Île au ciel noir est un récit rapide et prenant qui s'appuie donc sur la vie dans un milieu particulier, avec des éléments propres à ses habitants, et des personnages qui ne sont pas que des stéréotypes parce que dessinés avec soin. Et le roman a le doux mérite de résoudre plein de mystères (qui auraient pu constituer la base d'une série récurrente pour quelques années) en un seul roman.
Citation
Un passant lambda aurait pu prendre le petit édicule au toit arrondi près de l'office de tourisme pour des vespasiennes plutôt que pour la prison.