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L'homme qui aimait certaines femmes
Le narrateur de cette Indolente est un érotomane velléitaire accusé, sans doute à tort, du meurtre (mais est-ce un meurtre ou un accident ?) de la belle et mystérieuse Laura. Sa maîtresse, l'une de ses nombreuses partenaires, a trouvé la mort lors d'un jeu érotique. Il profite de son repos forcé en attendant son procès pour revenir sur sa vie, qu'il décrit depuis son adolescence, ses premières amours, sa vie avec Agnès qui sera son épouse puis Laura, une jeune femme actrice qui sera son égérie et qui l'entrainera dans des choix érotiques qui peuvent mener à la catastrophe. Le récit est constitué d'allers-retours, et de multiples références au cinéma (l'auteur est docteur en études cinématographiques). Le narrateur est un professeur de philosophie accompli parce qu'il faut bien gagner sa vie (mais c'est un rôle qu'il pratique avec un sens certain de l'autodestruction). Ses tentatives pour devenir auteur et/ou scénariste se révèlent être un échec qui lui permettra de rencontrer Laura. Le déroulé de l'intrigue est court car le roman est centré sur une sorte de confession (peut-être une autofiction ou une rêverie autour de l'intérêt que Alain Brassart, l'auteur, universitaire, porte au cinéma, et on ne peut s'empêcher de penser à cette énigmatique Laura adulée par Otto Preminger) qui prend son temps pour raconter les doutes et les obsessions, la découverte du plaisir et de la femme, le choix d'une autre partenaire, une vie ratée. De temps en temps, une phrase ou un paragraphe, en incise, informe qu'il y aura une part policière mais ce ne sont que petits cailloux semés au cœur de l'histoire et qui n'ont pour but que de légitimer une confession, qui de toute façon, avec ou sans ces éléments, reste banale. Servi par un style classique et agréable, où l'introspection est omniprésente, L'Indolente peut intéresser un lecteur par cette musique stylistique qui accompagne une longue description de la vie d'un personnage auquel on s'attache peu et qui reste un peu absent de sa propre histoire, même si cette dernière sort quelque peu des sentiers battus.
Citation
J'ai fini par oublier cette histoire, du moins je le croyais, avant que l'arrivée des gendarmes ne réveille des angoisses que j'avais profondément enfouies sous des couches de lâcheté ordinaire.