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Grand format
Inédit
Tout public
438 p. ; 23 x 15 cm
ISBN 978-2-8129-2440-8
Coll. "Marge noire"
Quand le mort saisit le vif
Virgile Santos a tout pour être heureux : une femme qu'il aime et qui l'aime, une entreprise qui tourne. Mais tout va se déglinguer car Fortier, le riche et puissant notable de la ville, lui retire des commandes, les gens à qui il a emprunté de l'argent sont des voyous armés, et son associé Elio lui a jeté des bananes sous les pieds. Lors d'une promenade réflexive dans les bois, Virgile rencontre un homme un peu sauvage qui va lui proposer un plan pour l'aider. Comme cet homme est très malade, il suffira de le glisser dans la voiture de Virgile, de simuler un accident et de disparaître. Des amis s'occuperont des voyous et une discrète opération esthétique en Suisse permettra son départ tranquille pour le Brésil (comme Virgile est d'origine portugaise, il parle déjà à peu près la langue). Il n'aura plus qu'à patienter quelques mois et revenir chercher sa femme. Le plan marche un peu moins bien que prévu car la gendarmerie locale, dont le chef est un ami de Virgile, découvre les corps des deux voyous, et alors qu'il disparaît Virgile croise son associé qui meurt en tentant de s'enfuir devant ce qu'il croit être son fantôme. Du coup, un tenace détective privé est chargé par les assurances de venir contrôler cet accident, qui comporte beaucoup trop d'à-côtés mortels, et le brave homme tombe amoureux de la belle veuve...
Construit de manière adroite, avec des flashbacks, auxquels notre résumé a fait perdre un peu de son sel, le roman pourrait au départ s'apparenter à un roman noir de facture classique, avec une escroquerie à l'assurance. Mais Christian Rauth sait varier les points de vue, insère de manière fluide des détails sur le passé de ses personnages, crée des scènes annexes qui détournent l'histoire vers la drôlerie (un gendarme maladroit et bête qui veut entrer dans la brigade de surveillance de l'autoroute et qui s'entraine à rouler à toute allure sur les routes de montagne, une mère possessive, un club de femmes vénales qui profitent parfois de la bonté de leurs riches époux...), et crée une atmosphère spéciale, humaine, fine et sensible, qui permet une lecture très agréable d'un roman fort sympathique.
Citation
Rien n'était perdu. Les jours du détective étaient comptés. S'il avait tué deux fois et s'il était indirectement responsable de la mort de ces deux prêteurs sur gage serbes, il pouvait parfaitement liquider ce salaud. Cinq cadavres. Qui trouverait un serial killer mort ?