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Grand format
Inédit
Tout public
312 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-265-14411-8
Coll. "Fleuve noir. Thriller"
Poésie noire
La capitaine de police Mathilde Sénéchal lutte toujours contre la peur, omniprésente, possessive. Est-ce l'héritage de sa mère prétendument démente ? Et ce n'est pas Adèle, sa fille adoptive, ni l'amour d'un montagnard taiseux qui changent cet état de chose. Lorsqu'elle est rappelée sur les lieux de son enfance, un village proche de Dieppe, Mathilde comprend qu'elle va devoir affronter ses démons et son histoire familiale. Il y a son père, septuagénaire lui aussi taiseux. Il y a Hortense, le dragon local au rôle trouble lors de l'occupation. Il y a cette mère enfermée en asile. Il y a cette forêt étouffante où rôde un tueur en série peu banal qui ne tue que des bêtes sauvages. Et il y a ce qu'il s'est passé trente ans plus tôt et celle qui a disparu...
À k-libre, on avait été un brin déçu par Comme de longs échos, premier roman de l'auteure au Fleuve, qui nous semblait un peu formaté. Mais là ! Éléna Piacentini semble avoir pris le contrepoint exact de ce roman pour tisser une vaste toile impressionniste et onirique qui va jusqu'à l'os des sentiments et des non-dits. Et elle nous sort son arme secrète : une langue extraordinaire qui fait de ce roman un véritable poème en prose, fracassant une fois de plus les frontières entre littérature dite "de genre" et générale. Du coup, le texte se mérite : il faut être attentif pour ne rien rater de ce canevas qui embrasse une trentaine d'années. La conclusion se devine plus ou moins dès le début pour peu que l'on soit au fait du polardement correct actuel, mais qu'importe, ce qui compte c'est la façon d'y parvenir et la puissance d'évocation de cette langue qui sait aussi brosser avec brio la nature indomptable. Un pari dont on ne sait s'il sera gagnant en ces temps de thrillers industriels formatés, mais courageux. Si les têtes de gondole y perdent, la littérature, elle, y gagne. On n'en attendait pas moins de cette auteure incapable de se conformer à un quelconque moule...
Citation
La peur est plus vicieuse qu'un collet. Une fois qu'elle t'a alpagué, si tu lui laisses mener la danse, tu es mort. Plus tu cherches à la fuir, plus son acier te rentre dans les chairs. Tu tires, elle te cisaille. Tu lui tournes autour, elle te pend.