La Villa de verre

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jeudi 21 novembre

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Roman - Thriller

La Villa de verre

Social - Disparition - Assassinat MAJ mardi 24 septembre 2019

Note accordée au livre: 2 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 21 €

Cynthia Swanson
The Glass Forest - 2018
Traduit de l'anglais (États-Unis) par Marion Roman
Paris : Presses de la Cité, juin 2019
402 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-258-16136-8

Soap opera

Wisconsin, 1960. Angie est choquée d'apprendre la mort de son père Henry, mort qui passe pour un suicide. Pourtant, son épouse Silja a disparu, ce qui donne libre cours à toutes les rumeurs d'assassinat. Silja, la fille d'immigrée finlandaise qui craqua pour Henry avant que celui-ci ne soit envoyé combattre sur le front lors de la Seconde Guerre mondiale. C'est pendant son service à lui que Silja découvre qu'elle est enceinte. Henry revient vivant de la boucherie mondiale, mais estropié dans son corps et meurtri dans son âme. Il se fait donc homme au foyer au lieu de ramener l'argent du ménage comme il se doit, construisant une maison ultra-moderne pour le couple, qu'il maintient impeccable. Sauf qu'il se prend peu à peu d'étranges obsessions, inventant un danger communiste et se faisant construire un abri anti-atomique. Jusqu'à ce que Silja découvre le beau David qui devient son amant avec la complicité de leur fille Ruby. Ruby qui cache elle-même ses propres secrets... Au temps présent, alors que Silja reste introuvable, le mystère s'épaissit sur cette maison de verre...
Apparemment vendu comme un suspense, ce roman de Cynthia Swanson défie un peu la définition du genre. En dehors de la désormais obligatoire construction chorale, souvent simple façon de raconter plusieurs fois la même chose, on y trouve plutôt un soap opera narrant une sombre histoire familiale écrite à la façon de certains romans des années 1970 (ce qui peut apparaître normal vu l'époque choisie par l'auteure pour débuter l'intrigue de son récit), mais avec des personnages décrits de façon purement factuelle, sans jamais entrer dans ce qui les fait fonctionner, évitant de peu de vulgaires personnages de série télévisée bas de gamme. Quant au décor des années 1960, il est limité à quelques références d'époque sans jamais faire toucher du doigt les différences de mentalité et de vie. On y apprend aussi qu'un mari restant au foyer au lieu d'aller gagner l'argent du ménage, c'est mal et ça cache quelque chose (comme dans tout roman progressiste n'est-ce pas ?). L'adultère, qui dans la fiction populaire moderne, équivaut à une peine de mort pour tout mari normalement constitué, est parfaitement justifié pour l'épouse et, somme toute, lorsque l'argument policier pointe le bout de son nez, commettre un assassinat de sang-froid pour ses propres intérêts est tout aussi justifié, voire plutôt un sujet de fierté. On est loin de La Cloche de verre d'Anaïs Nin... Dommage, car lorsqu'elle sort du moulinage où tout est traité sur le même plan, Cynthia Swanson ménage quelques petites notes d'observation bien senties. Avec assez de chantage au politiquement correct, on présume qu'il sera de rigueur de bramer au génie, mais on se demande qui en ressort grandi...

Citation

Pinsons et perruches voletaient frénétiquement, frôlant les parois et les plafonds de leur cellule de prison. Ils s'élevaient tout droit, fusaient à l'horizontale, retombaient en piqué, explorant coins et recoins, en vain : il n'y avait pas d'issue. Leur seul salut résidait dans l'espoir qu'un client les achète.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 24 septembre 2019
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