La Nostalgie du sang

Il avait encore tué la mauvais personne ! Encore un mort pour rien. Il le voulait ce tableau, maintenant, il le voulait plus que tout, il était prêt à mourir pour l'avoir. Il avait l'impression que le récupérer effacerait toutes les erreurs de ces dernières semaines, toutes ces morts contre-productives, et qu'il pourrait enfin rentrer chez lui.
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Roman - Thriller

La Nostalgie du sang

Historique - Tueur en série - Ésotérique MAJ mardi 08 octobre 2019

Note accordée au livre: 1 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 22,9 €

Dario Correnti
Nostalgia del sangue - 2017
Traduit de l'italien par Samuel Sfez
Paris : Albin Michel, mai 2019
524 p. ; 23 x 16 cm
ISBN 978-2-226-40303-2
Coll. "Thrillers"

Les tueurs sont fatigués

Lorsqu'un meurtre particulièrement horrible est commis non loin de la petite ville italienne de Bottanuco, le journaliste Marco Besana, reporter à l'ancienne proche de la retraite, est envoyé couvrir l'affaire. Il se trouve flanqué d'une stagiaire, Ilaria Patti, pas un modèle de beauté mais qui a un cerveau en ordre de marche (ce qui est somme toute mieux que l'inverse) : suivant la piste des aiguilles laissés sur les lieux du crime et des mutilations du cadavre qui poussent la police vers une secte satanique, elle découvre que le modus operandi ressemble fort à celui de Vincenzo Verzeni, le tout premier tueur en série décelé en Italie. Verzeni, qui fut condamné à la réclusion à perpétuité en 1873 et enfermé à la Senavra, le principal asile d'aliénés de Milan où il se pendit après quatre mois des mauvais traitements qu'on infligeait aux "fous" sous prétexte de thérapie. Avec celle qu'il surnomme Morpion, le journaliste va continuer son enquête. Pourquoi le tueur trace-t-il le mot "Vive" avec du sang sur les lieux du crime ? Et lorsqu'un troisième meurtre est commis, il apparaît vite qu'un mauvais copieur profite de l'enquête pour se débarrasser de qui le gène...
Il faut croire que le succès de Donato Carrisi inspire des vocations... Mais ses romans feraient de lui le nouveau Thomas Harris à côté de celui-ci. Au moins, on a l'avantage de ne pas se prendre la tête dans un vrai livre. On est plutôt dans une mini-série télévisée prémâchée où le peu d'action qu'il y a se passe majoritairement en dialogues et où l'auteur ne ménage pas un seul cliché (déjà, le duo d'enquêteurs genre "le vieil enquêteur revenu de tout et la jeunette"...). Action qui s'arrête régulièrement pour des fiches Wikipédia sur les tueurs en série, le métier de journalisme (curieusement, le pire du style fouille-merde, du genre à mentir aux parents des victimes pour leur soutirer des informations, est jugé comme le nec plus ultra du métier) et les menus gastronomiques détaillés des personnages, ce qui était sympathique chez un Manuel Vásquez Montalbán, mais n'est ici jamais qu'un moyen pour gratter de la page. On nous inflige des pages et des pages, sans doute documentées sur un tueur en série bien réel... mais qui, au final, n'a aucune véritable incidence sur l'enquête ! Et si, après des pages embrouillées de sombres histoires de filiation, la résolution est bien plus simple que ce qui l'a précédé, le face-à-face final obligatoire avec le tueur se conclue sur une ellipse... Bref, La Nostalgie du sang est bien le genre de texte opportuniste que l'on était en droit d'attendre plutôt de la part d'un "petit génie" de l'auto-publication, et qui fait figure de compendium de tout ce qui va mal dans le genre.

Citation

Le culte du soupçon est matérialisé par la densité anormale de zones sous vidéosurveillance. À tel point qu'on se demande comment les gens arrivent à tuer ici, et à une fréquence pareille. Il suffit d'une voiture inconnue pour que mille témoins apparaissent. Des témoins sans pudeur, qui ne craignent pas de se mettre à la fenêtre ou sur le balcon pour te dévisager les bras croisés, tous ensemble, en silence, histoire que tu te sentes cerné. Voilà la grande contradiction.

Rédacteur: Thomas Bauduret mardi 08 octobre 2019
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