Contenu
Grand format
Inédit
Tout public
288 p. ; 16 x 14 cm
ISBN 979-10-281-0799-4
Coll. "Thriller"
Quand les enfants payent les errements des parents
La vie semblait sourire à la famille Lindbergh : réussite matérielle, enfants grandissant et s'insérant dans la société, vie sociale en Suède intéressante. Aussi, lorsqu'on retrouve les membres de la famille assassinés (à l'exception notable d'Aliénor), on se pose des questions, d'autant plus que rien ne laissait présager des problèmes ou des rancœurs. Au contraire, les parents allaient célébrer les fiançailles de leur fille. Il ne reste donc qu'une survivante dans la famille. Aliénor ne se trouvait pas sur les lieux. Mais comme Aliénor, malgré son syndrome d'Asperger, est dans les forces de police en qualité d'analyste, elle pourrait être la principale personne visée de ce drame. Des pistes s'ouvrent notamment quand on se rend compte que le père était à la tête d'une florissante entreprise médicale qui s'occupait de procréation médicalement assistée et qu'il avait peut-être des pratiques frauduleuses. D'ailleurs, l'associé espagnol du père avait été victime d'un accident qui a pu être dans l'intervalle requalifié en meurtre. Et peut-être que la piste espagnole remonte plus loin dans le temps qu'il n'y parait.
Le titre bilingue se veut un jeu de mots puisqu'il renvoie en français à l'idée du système sanguin et en suédois à l'idée de chanson, une chanson triste dans le cas présent. Par delà ce jeu, le roman joue sur une intrigue qui se découpe entre une partie contemporaine avec la recherche du coupable, pour une culpabilité et un tueur un peu tiré par les cheveux, et une partie plus ancienne qui raconte la fin de la guerre civile espagnole et la façon dont furent traités les vaincus, une manière qui explicite de manière détournée, les violences actuelles. L'ensemble se laisse lire sans déplaisir, mais il est difficile de s'accrocher à un roman qui lorgne déjà vers son adaptation possible, ou qui se trouve être une histoire se nourrissant des séries télévisées, tant les imbrications sont aujourd'hui fortes entre les deux, pour créer une histoire qui avance sur des chemins balisés, sans créer un grande tension, ni même une forte empathie pour les personnages. À l'instar de nombreux livres policiers actuels, ce roman ressemble un peu à ces intérieurs glacés et feutrés, reconnaissables et interchangeables que l'on découvre ici et là.
Citation
Kerstin aurait voulu suspendre le temps. Étreindre ces quelques secondes où elle pouvait encore retenir le monstre. Le cacher, le dompter. Mais elle n'avait plus eu le choix. Elle avait alors pris Göran par la main, et elle lui avait ouvert les portes de son enfer.