Le Jour des saints

L'ivresse que ressentait Fournier deux secondes plus tôt n'existe plus. Elle n'existera plus jamais. D'ailleurs, dans cinq mois, lorsqu'il se sera remis de sa dépression nerveuse, il donnera sa démission et se cherchera un travail tranquille et monotone, du genre pompiste ou commis de vidéo-club. Son couple éclatera enfin et sa conjointe le quittera, le laissant seul pour les vingt-huit années qui lui resteront à vivre, à se rappeler que ce soir-là, le soir où il avait cru que sa vie prendrait enfin un sens, il était arrivé trop tard.
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jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Thriller

Le Jour des saints

Psychologique - Tueur en série - Urbain MAJ lundi 18 novembre 2019

Note accordée au livre: 1 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 20,5 €

Nicci French
Day of the Dead - 2018
Traduit de l'anglais par Marianne Bertrand
Paris : Fleuve, avril 2019
450 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-265-11785-3
Coll. "Fleuve noir. Thriller"

Les héros sont fatigués

Par une belle matinée de fin d'automne, une voiture s'encastre brutalement dans la devanture d'une boutique de fringues de Heath Street. Son conducteur était toujours au volant, mais l'enquête démontre qu'il était mort assassiné bien avant l'accident. Parallèlement, Lola Hayes, jeune étudiante en criminologie peinant à trouver un sujet de mémoire, reçoit de son directeur de thèse la suggestion de faire un travail sur la psychanalyste Frieda Klein. Grâce au travail de la journaliste Liz Barron, elle découvre l'historique jonché de morts violentes de la psy médiatique et de sa Némésis, le tueur en série insaisissable Dean Reeves. Or pas moyen de retrouver Klein elle-même. Il apparaît que celle-ci a pris un nom d'emprunt pour se cacher de Reeves, toujours en activité. Reeves qui recommence à joncher Londres de cadavres, suivant le schéma des rivières souterraines de la capitale... Prenant Lola sous son aile, Klein va surtout chercher à échapper au tueur qui pourtant lui envoie message sur message...
On aimait le duo Nicci French pour son don pour les atmosphères British culminant avec son chef d'œuvre (mais pas "un" chef d'œuvre), le londonien jusqu'au trognon Jusqu'au dernier. Mais les contraintes commerciales sont passées par là, et les contraintes commerciales imposent de faire de la série télévisée prémâchée pour ne pas sortir le lecteur de son ronron familier. On se consolait en disant qu'il avait encore un don pour les personnages, mais là, ce n'est même pas le cas : on sent que le duo est en roue libre, noircissant de la page avec des dialogues sans fin et des péripéties rebattues. On ne cherche même plus à établir un minimum de réalisme, les personnages agissent selon les besoins du peu de scénario qu'il y a, Klein semblant vivre de l'air du temps (et on se demande comment une jeune étudiante la retrouve sans problème là où le Grand Méchant DiaboliqueTM en est incapable), et Reeves devenant quasiment un croque-mitaines surnaturel pour sous-Griffes de la nuit apparaissant et disparaissant comme un pantin de foire. Même les nombreux meurtres sont traités de façon assez froide comme de simples éléments pour tenter de faire progresser l'action. Après une ultime "révélation" particulièrement débilitante et reposant sur une bonne dose de rétention d'information, on se dit que pour Frieda Klein, l'heure de la retraite est largement passée...

Citation

Il n'appréciait pas vraiment cet aspect du métier d'enquêteur, les beuveries, les plaisanteries, la camaraderie, cette façon de prétendre que tout allait bien quand il n'en était rien.

Rédacteur: Thomas Bauduret lundi 18 novembre 2019
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