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Grand format
Inédit
Tout public
208 p. ; 21 x 14 cm
ISBN 978-2-07-283348-9
Coll. "Série noire"
Adieu à la grande bouffe
L'action se déroule en 2044. Le réchauffement climatique a continué sa progression et le monde vit avec la chaleur. La France a eu des gouvenements qui peu à peu ont essayé de renforcer la santé et la sécurité alimentaire en "rationnant" les aliments par rapport à leurs apports caloriques : les gens ont des points qui leur donnent le droit à des aliments plus ou moins riches (à part les vieux qui peuvent mourir en s'empiffrant et ainsi font diminuer le problème des retraites). Le tout est surveillé par une nouvelle police qui enquête et pourchasse les trafiquants de foie gras et autres braconniers qui vendent discrètement le produit de leur carnage. En parallèle, des végans utilisent des drones et commettent des attentats pour éliminer les derniers "carnivores" et autres "bouchers" ou éleveurs honnis. Parmi les policiers, une certaine Janvier qui accepte des accommodements avec la loi pour se nourrir correctement et arrondir sa silhouette déjà replète. En Provence, une femme se bat avec son restaurant qu'il faut maintenir à flot, malgré les restrictions de plus en plus complexes du groupe auquel elle appartient, des trois vieux qui habitent chez elles et sont pénibles, de son chef de cuisine qui vient de disparaître et de sa fille qui, dans l'arrière-pays, tente de faire vivre son maraichage bio. Lorsqu'on découvre le chef de cuisine assassiné, ébouillanté dans une de ses marmites, que les inspections de police mettent à mal le restaurant en délicatesse avec les lois alimentaires, et que le groupe financier cherche à transformer le restaurant en complexe touristique de grande ampleur, tout se dérègle encore plus vite que le climat.
Si les prémices futuristes pouvaient être intéressants, Chantal Pelletier n'en tire malheureusement pas forcément de nombreuses conséquences sur son intrigue qui reste bien languissante entre une policière plus préoccupée par ses agapes que le reste et une patronne de restaurant dépassée par les événements et qui ne comprendra que trop tard le piège qui se referme sur elle. Des scènes extérieures, bien décrites certes, mais où l'auteure semble tellement dans cet univers qu'elle raconte que le lecteur n'en a pas forcément toutes les clés (ou peut-être est-ce la taille fine du récit qui incite à ce constat) et le lecteur reste sur sa faim, ce qui est le comble au vu de la thématique.
Nominations :
Prix du Polar Sud-Ouest/Lire en Poche 2022
Citation
Vous savez, Pierraud, je fais ce métier depuis douze ans. Les extrémistes sont de plus en plus nombreux, et les meurtres alimentaires ont doublé en cinq ans.