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Vies et morts de Marco Mariotti
Poche
Inédit
Tout public
480 p. ; 18 x 12 cm
ISBN 978-2-35068-754-4
Coll. "Du noir au Sud", 70
Le tueur était presque parfait
Janvier 2003 à Toulouse. Trois adolescents sont enlevés, puis des photos de leurs cadavres commencent à apparaître en ville. Un premier suspect finit par se suicider, puis un mystérieux corbeau envoie des éléments incriminant Marco Mariotti, un photographe homosexuel réputé. Pourchassé par les gros bras mussoliniens du Parti National du Renouveau, Mariotti leur échappe en se jetant dans la Garonne. Il n'en sortira jamais et ses victimes ne seront jamais retrouvées. Dix ans plus tard... Des blousons dorés en mal de sensations ont créé un "parti mariottiste" basé sur les écrits pervers du tueur, mais c'est le PNR et son chef, Jacques Ferreyre, qui risquent de tirer les marrons du feu à la prochaine élection en dépit des ratonnades dont sont friands ses crânes rasés. C'est alors qu'explose la bombe : Marco Mariotti aurait été aperçu en ville. La journaliste Alice Fauverque, rescapée des camps de la mort islamistes, chargée d'un reportage sur les mariottistes, en profite pour mener l'enquête pendant que Ferreyre promet de retrouver le meurtrier, assurant ainsi son élection. En commençant par intimider tous ceux qui dérangent son ascension. Mais le tueur en série présumé mort est-il vraiment de retour ?
Décidément, il n'y a que les "petits" pour prendre encore des risques en publiant de jeunes auteurs. Risque calculé dans ce cas, car ce roman ambitieux aurait tout du best-seller instantané chez un éditeur capable d'obtenir du battage, les nominations aux prix, les salons, les "coups de cœur du libraire", etc. Brassant de nombreux personnages et événements ponctués d'extraits de presse donnant un éclairage supplémentaire, Régis Tomàs déroule une véritable fresque criminelle décortiquant sous tous les angles un événement majeur, vision d'une ville sous l'occupation d'un meurtre traitée avec un souffle dont on croyait seuls capables les Américains, comme ne manquera pas de le révéler le critique sérieux paresseux qui ne loupe jamais un cliché. Le tout mettant dos à dos une jeunesse dorée en mal de sensation et les minables qui se soumettent par faiblesse aux idéologues pour devenir de bons petits soldats ne posant pas de questions. Dans la grande tradition, le roman offre aussi un authentique méchant diabolique et calculateur digne de la grande époque des Fantômas et autres croque-mitaines faisant les délices des feuilletonistes. Une réussite à la maîtrise stupéfiante pour un premier roman auquel on reprochera peut-être juste une fin un poil expéditive là où on eût aimé un véritable feu d'artifice. Mais autrement, quatre cent cinquante pages de plaisir de lecture qui n'ont nullement à rougir devant un Franck Thilliez ou un Olivier Norek. Vous savez ce qu'il vous reste à faire...
Citation
Le Mal était entré dans l'enceinte du lycée. Les hauts murs de pierre ne protégeaient plus personne. Les serpents sournois de la calomnie avaient souillé par tous les interstices les vieilles pierres de l'établissement. Des rumeurs avaient pourri l'atmosphère. Des adultes, des élèves furent suspectés. Toute la communauté se plia au test ADN. Pour rien. La suspicion avait souillé toute chose.