Tuer pour Dagon

Mange-Mains avait armé son fusil M1 Garand, soi-disant démilitarisé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, et tira au jugé vers ses visiteurs. Une balle arracha un bout du lobe de l'oreille droite de Pansard avant de traverser le pare-brise de la voiture du voisin.
Patrick Amand - Les Lampourdes de Magellan
Couverture du livre coup de coeur

Coup de coeur

La Cité sous les cendres
Dix ans ont passé depuis que Danny Ryan et son fils ont dû fuir Providence et la vengeance d'une fami...
... En savoir plus

Identifiez-vous

Inscription
Mot de passe perdu ?

jeudi 21 novembre

Contenu

Roman - Policier

Tuer pour Dagon

Fantastique - Politique - Gang MAJ lundi 20 janvier 2020

Note accordée au livre: 3 sur 5

Grand format
Inédit

Tout public

Prix: 14 €

Roger Facon
Toulon : Presses du Midi, mai 2019
198 p. ; 21 x 15 cm
ISBN 978-2-8127-1073-5
Coll. "L'Anonyme d'Anvers", 2

Puissants ténébreux

Roger Facon est bien connu dans le milieu du polar pour faire un mélange entre ses divers centres d'intérêt, et notamment son goût pour la littérature populaire en général. C'est pour cette raison qu'il n'a jamais hésité à mélanger dans certains de ses précédents romans la littérature noire classique avec des éléments fantastiques ou étranges (ici il s'intéressera entre autres aux sectes), des éléments liés à la politique, le tout souvent situé dans son Nord natal. C'est d'ailleurs dans cette optique qu'il convient de remarquer le titre qui fait référence à la fois à une action létale et à un "Dieu" extra-terrestre que dévoila H. P. Lovecraft dans ses écrits. Ce sont donc ces différents éléments que l'on retrouve ici. En partant d'un meurtre que l'on pourrait qualifier de banal, l'enquête va se décaler sur les relations qu'entretiennent des truands et hommes politiques du Nord avec des gangsters "à l'ancienne" du sud de la France, des connexions qui remontent aux années qui suivirent la Deuxième Guerre mondiale, et qui virent des alliances un peu contre-nature entre des gens plutôt réactionnaires par naissance et des membres du parti communiste (un parti communiste lié à Staline, d'ailleurs, dont on apprendra dans le roman qu'il avait un maître plus particulier que le grand Karl Marx !). Toujours est-il que, de son côté, L'Anonyme d'Anvers, un grand initié quasiment immortel, va se pencher sur cette enquête car il sent bien que derrière des magouilles "normales" et des règlements de compte "anodins" se cache un meurtre plus dangereux, une action criminelle qui remonte à l'origine des temps.
S'insérant dans une série débutante avec un personnage récurrent, Roger Facon livre ici un texte court, s'installant dans la veine du roman populaire tel que le développa le Fleuve noir : une intrigue haute en couleur, des personnages mus par des pulsions "démoniaques", une pointe de critique politico-sociale et des policiers ripoux, le tout sur fond de sacrifices humains que l'auteur se garde bien de décrire in extenso. Servi par une écriture nerveuse, des chapitres courts alternent les actions des différents protagonistes pour créer un suspense bien monté qui propose ainsi une lecture fluide et agréable. L'Anonyme d'Anvers gagne à être connu !

Citation

L'Anonyme sait qu'à Marseille, à la verticale des calanques, un démon, hurlant de douleur et d'impuissance, se désagrège lentement, en griffant l'air, sous le regard terrifié du lambeau d'âme de Chaval-l'Ancien qu'il entraîne avec lui dans le néant.

Rédacteur: Laurent Greusard lundi 20 janvier 2020
partager : Publier dans Facebook ! | Publier dans
MySpace ! |

Pied de page