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Tel père, telle fille
Grand format
Inédit
Tout public
292 p. ; 20 x 13 cm
ISBN 978-2-221-24642-9
Coll. "La Bête noire"
Autant en emporte le Coran
Alexandra vient voir son père au parloir à Fresne : Marc Man est un braqueur à l'ancienne, un dur de dur. Mais sa fille pourra-t-elle le convaincre de changer de vie ? C'est alors que Ludo, compagnon de la belle et anarchiste lunaire, se fait arrêter, mais il profite que la police affronte un islamiste enragé pour s'enfuir du commissariat en piquant une voiture. Sauf qu'il déchante en trouvant dans cette voiture une machine infernale et un sac rempli de billets. Il ignore qu'il s'agit de l'argent de la zatka, un impôt musulman racolé par des islamistes d'opérette. Débusqué par les brutes, Ludo se retrouve devant Cédric Cadet alias Mohamed Aboubakr Al-Din, natif du fin fond de la Creuse, converti par opportunisme, imam autoproclamé aussi religieux qu'un cafard, mais authentique porc ne s'intéressant qu'au sexe, par la force s'il le faut, et à l'argent. Or ces quelques centaines de milliers d'euros, loin d'aider ses frères, était son billet vers l'étranger où il pourrait oublier ces histoires de religion. Et Ludo a caché l'argent chez Alex... Lorsqu'on retrouve le cadavre mutilé du jeune homme chez la fille de Man, le jeu passe à la vitesse supérieure. Marc Man commet une évasion spectaculaire et retrouve son ancien gang. Il a bien l'intention de protéger sa fille à tout prix, mais en préparant tout de même un braquage pour ne pas perdre la main...
Voici donc un premier roman qui fleure bon les années 1970 ses histoire d'hommes, de braqueurs, de débrouille, de personnages hauts en couleur et bien sûr d'honneur du mitan. Le tout pourrait donc être à la base d'un bon roman d'André Duquesne/Peter Randa de la grande époque qui eût été adapté par un Robert Enrico avec Jean Gabin ou Lino Ventura en vedette, même si aujourd'hui, la scène du braquage, particulièrement maîtrisée, évoquera plutôt certaine série télévisées. Fabrice Rose, l'auteur, soigne son style, sec et tranchant avec un côté dur-à-cuire si difficile à maîtriser, qui est ici impeccable. Il nous offre aussi un méchant particulièrement haïssable, violent, hypocrite, manipulateur, égoïste, incapable de maîtriser ses pulsions. Un personnage tellement chargé qu'on se demande si ce n'est pas pour justifier une vengeance finale d'un sadisme dérangeant au point d'en devenir ambigu. Ce qui n'empêche pas le père, en dépit de ses belles promesses à sa chère fille, de préparer un nouveau coup. Alors héros ou anti-héros ? Chacun verra midi à sa porte. On retrouve juste quelques petites erreurs de déroulement typiques d'un premier roman (les raisons de l'arrestation de Ludo ne sont jamais vraiment exposées) et dans la gestion de nombreux personnages, et aussi quelques scories. En tout cas, avec Tel père, telle fille, Fabrice Rose fait une entrée prometteuse dans le monde du roman. On attend la suite...
Citation
Lui qui comptait se défendre en arguant qu'il n'était qu'un casseur de passage a dû se rendre à l'évidence : ce n'est pas du chloroforme que les flics ont dans la cervelle, mais bel et bien des méninges 100 % mathématiques. Conséquence : eux jouent aux échecs quand lui apprend à jouer aux dames.