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Grand format
Inédit
Tout public
222 p. ; 20 x 12 cm
ISBN 978-2-35887-567-7
Renaissance d'un salaud
Président de la Banque Centrale, gourou de la finance internationale et du capitalisme dérégulé, jouisseur invétéré prêt à sauter sur tout ce qui porte jupe ou robe, Berg s'est fait prendre en flagrant délit d'exhibitionnisme en plein Paris. Condamné a l'exil par l'opinion publique, réfugié en Asie, ce flamboyant salopard s'y est réinventé en parangon de l'écologie et de la fin du capital, un Greta Thunberg adipeux et retors, et promeut sa nouvelle philosophie au fil de conférences remarquées. Pour Poussin, haut fonctionnaire qui a accompagné son ascension mais évité sa chute, qui l'a fait mais qui le déteste, le moment est peut-être venu de ramener Berg à Paris. Mais pour en être sûr, il envoie Févril le rencontrer à Shanghai pour dresser son profil psychologique, vérifier si Berg ne serait pas devenu un fou illuminé à la Kurtz, et si sa conversion miraculeuse ne cacherait pas un coup tordu.
Personnage sulfureux, croisement entre Falstaff, DSK et Weinstein, Berg est une ordure bigger than life comme la littérature en crée de temps en temps. Omniprésent dans Les Hiérarchies invisibles, il ne laisse aucune place aux autres personnages, réduits à de simples silhouettes au fur et à mesure des logorrhées de l'ogre Berg. Car Berg parle, disserte, expose à longueur de pages théories vaseuses et saillies misanthropes. Cyril Torrès qui, on lui concédera ça, a du style, abandonne d'ailleurs rapidement toute idée de "vrai" roman, ou en tous cas de roman noir. Pas vraiment d'intrigue ici, ni de personnages d'ailleurs, Les Hiérarchies invisibles se lit comme un pamphlet un peu vain sur l'état du monde actuel, de la finance, des "élites", de l'art contemporain, des femmes... Presque tout y passe au fil des détestations de Berg/Poussin/Févril, porte-voix finalement interchangeables des envolées bilieuses de l'auteur. Malgré une écriture très travaillée, on oubliera facilement ce roman aussi creux que clinquant.
Citation
Ceux qui avaient croisé sa route l'admiraient comme le gourou d'une secte, ses disciples s'étaient répandus dans la finance, les médias, ses plus proches collaborateurs se trouvaient aux postes financiers stratégiques, pas une structure de la société n'échappait à sa doxa. La pensée économique de Berg était une philosophie. Avec lui, personne n'avait de frein à ses ambitions. Berg était capable de soulever une tempête et de vous faire croire à la tempête. La révolution du système ne pouvait être organisée que par celui qui en était le meilleur représentant, lui seul avait la clé pour le transformer.