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Grand format
Inédit
Tout public
Traduit de l'anglais par Marie Chabin
Paris : Presses de la Cité, janvier 2020
474 p. ; 23 x 14 cm
ISBN 978-2-258-16817-6
Coll. "Sang d'encre"
Birmingham noir
Mise à pied de la police métropolitaine de Londres pour avoir refusé d'inculper un suspect sur une fausse déclaration, l'inspectrice Robin Lyons se retrouve au purgatoire et se voit obligée de retourner chez ses parents, dans la morne et industrielle Birmingham, avec sa jeune fille Lennie. Heureusement, son amie Maggie, détective privée, accepte de lui confier quelques missions peu reluisantes, majoritairement liée à des arnaques à l'assurance ou à la sécurité sociale. Il y a aussi son amie d'enfance Corinna... Mais soudainement celle-ci est retrouvée morte dans les décombres de sa maison incendiée. Lorsqu'il apparaît qu'elle a été assassinée avant que la maison ne brûle, les soupçons se tournent vers son mari Josh, qui reste introuvable. Or, de l'avis général, Josh est incapable de faire une chose pareille... Robin découvre que ses affaires ne marchaient pas aussi bien qu'on le croyait. Il y a aussi cette mère qui appelle Maggie et Robin à la rescousse : sa fille Becca a disparu. Becca qui travaillait dans un bar branché, était populaire et prenait de la drogue à ses heures, comme bien des jeunes dans une ville comme Birmingham. Les deux affaires pourraient-elles être liées ? Et autre mauvaise pioche, le chef de la police des West Midlands est désormais Samir, l'amour d'enfance de Robin...
Le polar d'enquête "classique" britannique est certainement une cottage industry florissante au pays du Brexit, au point qu'il faut bien des qualités pour émerger du tout-venant. Ce roman de Lucie Whitehouse a à son actif une héroïne crédible, mère célibataire comme toutes celles qui peuplent ce genre de récit, et ses interactions avec sa collègue détective privée (plus réaliste qu'émule de Sam Spade ou Philip Marlowe) sont vivantes à souhait. De plus, contrairement à bien des séries télévisées évidemment prémâchées, Birmingham est ici un personnage à part entière, descriptions bien senties à la clé de cette ancienne ville sidérurgique qui semble faite pour être un décor de polar social. Que du bon donc ? Non, car quatre cent soixante-douze pages bien tassées, c'est long... Du coup, il faut multiplier les personnages pas toujours bien différenciés (mieux vaut prendre des notes pour se souvenir de qui est qui) et des développements parfois gratuits, et comme presque tout est mis sur le même plan sans véritable mise en avant des éléments, il faut être attentif pour ne pas rater un moment charnière de l'intrigue. Cela semble être devenu le lot des premiers volets de série. Et celle-ci est conçue comme une trilogie. Attendons donc le deuxième épisode...
Citation
À une minute de marche de Grand central, les voici de retour dans le vieux centre, mélange de béton brut et de verre crasseux, le Holiday Inn comme une verrue, Smallbook Queensway et le Ringway Centre, longue limace incurvée abritant une rangée de boutiques tassées sous quatre étages sinistres de bureaux aux étroites fenêtres. Comment ne pas avoir l'impression, face à ce bâtiment, d'avoir été parachuté par des adversaires politiques en Russie pré-Glasnost ?