Contenu
Les Dossiers secrets de Harry Dickson. 5
Grand format
Réédition
Tout public
146 p. ; illustrations en couleur ; 24 x 16 cm
ISBN 978-2-917035-72-6
Coll. "Absinthes, éthers, opiums", 52
Le retour du détective de l'étrange
Apparu dans les années 1920 comme un pastiche allemand des aventures célèbres de Conan Doyle , Harry Dickson, "le Sherlock Holmes américain", était le héros d'une série de fascicules si médiocres que Jean Ray, chargé de les traduire en néerlandais, finit par les réécrire entièrement à partir de leur couverture, puis à les rédiger purement et simplement. Marqué par le goût de l'étrange de Jean Ray, Harry Dickson n'est pas, loin s'en faut, le logicien maniaque anglais, et ses enquêtes se colorent souvent de fantastique et de surréalisme, autant que d'une certaine allégresse. Héros populaires increvables, Harry Dickson et son fidèle assistant Tom Wills ont ainsi vécu plus de cent quatre-vingts aventures sous la plume de Jean Ray, auxquelles se sont ajoutés divers apocryphes par Gérard Dôle et plus récemment par Robert Darvel et Brice Tarvel qui entretiennent la légende de Dickson. Pour le cinquième volume de sa réinvention du personnage, Brice Tarvel nous convie à deux mystères aux frontières de l'étrange : dans La Forêt des dieux, un village anglais typique se trouve en proie à des meurtres rituels d'influence maya, jusqu'à se voir littéralement envahi de références au peuple disparu, tandis que dans Les Voleurs d'ombre, c'est un quartier malfamé de Londres où l'on risque de se faire dérober son ombre, avant de la voir transformée en un assassin redoutable.
Digne continuateur de Jean Ray, Brice Tarvel est surtout un amoureux des mots, du style, qu'il œuvre dans la fantasy (Pierre-Fendre, Astar Mara), le gore (La Chair sous les ongles) ou qu'il se coule dans les pas d'Henri Vernes en reprenant les aventures de Bob Morane. Pour Harry Dickson, il adopte le ton léger et un peu suranné des feuilletonistes du siècle dernier, et parvient à rendre crédibles des intrigues marquées du sceau de l'absurde. Toujours flegmatique, son Dickson ne perd jamais le fil de ses réflexions, qu'il se trouve au bord d'une Tamise saturée de brume ou entraîné de force à l'autre bout du monde. Bel hommage à la littérature populaire, cette incarnation d'Harry Dickson se lit avec gourmandise, comme un bienheureux retour aux sources de romans d'aventures qui se souciaient avant tout de distraire avec panache.
NdR - L'anthologie contient les novellas suivantes : La Forêt des dieux & Les Voleurs d'ombre.
Citation
Ne sommes-nous pas bien, ici, mon petit Tom ? lança Harry Dickson en ouvrant en grand la fenêtre donnant sur la lande. S'il n'y avait pas le terrible trépas de cette malheureuse Jane Clamp et son assassin à traquer, nous pourrions nous croire en vacances.